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Des villages entiers auraient été rasés et au moins une personne aurait péri aux Fidji lors du passage du super cyclone Yasa, selon plusieurs sources dans l’archipel, où les secours s’efforcent de gagner les zones les plus touchées pour évaluer les dégâts.
Le cyclone de catégorie 5, la plus élevée, a frappé jeudi soir la deuxième plus grande île des Fidji, Vanua Levu. Les services météorologiques de l’île avaient auparavant annoncé des rafales à 345 km/h.
La tempête a provoqué des inondations, des glissements de terrain et des coupures de courant avant de quitter l’archipel par le sud-est vendredi, et de perdre rapidement en intensité.
Zalim Hussein, un habitant de la petite ville de Savusavu, sur l’île de Vanua Levu, a raconté avoir eu peur d’y laisser sa peau quand il s’abritait chez lui dans l’obscurité, alors que les rafales emportaient des maisons autour de chez lui.
« J’entendais les toitures des maisons voisines voler, les arbres tomber et les branches se casser alors que des vagues énormes s’écrasaient sur le littoral », a-t-il raconté à l’AFP.
« On a tous eu peur de mourir et il y a un moment où j’ai même pensé qu’on allait y perdre notre maison. En 65 ans, je n’avais jamais rien vu de tel. »
« Cultures détruites »
La chaîne Fiji Broadcasting Corporation a fait état d’au moins un mort, un agriculteur de 46 ans de la région de Labasa, sur l’île de Vanua Levu, qui est décédé dans l’effondrement de sa maison.
Dans la campagne fidjienne, la plupart des maisons sont en bois et leurs toits en tôle ondulée. La responsable pour Fidji de l’ONG Save the Children, Shairana Ali, a dit que ces habitations n’étaient absolument pas faites pour encaisser des vents de la puissance de ceux de Yasa.
« On nous signale que dans quelques villages, toutes les maisons ont été détruites », a-t-elle dit à l’AFP.
« La plupart des habitants vivent de l’agriculture, or les cultures ont été détruites. »
La Croix-Rouge a indiqué qu’elle mobilisait des équipes de secours pour répondre aux « destructions importantes » dans la région de Bua.
Plusieurs ONG avaient entreposé une aide d’urgence aux Fidji pour anticiper les ravages de la saison des cyclones, qui dure jusqu’en mai.
Le Bureau fidjien de gestion des catastrophes nationales a précisé que 24.500 personnes avaient trouvé refuge au passage de Yasa dans 500 centres d’évacuation dans tout le pays.
Depuis le début de la semaine, les autorités avaient multiplié les appels à la prudence pour exhorter la population à se réfugier dans des habitations plus solides, ou sur les hauteurs s’ils vivaient près de la côte.
L’état de catastrophe naturelle a été déclaré jeudi, ce qui donne aux autorités la possibilité d’ordonner des mesures de couvre-feu ou de restriction des déplacements.
« Urgence climatique »
Yasa est le troisième cyclone de catégorie 5 à frapper les Fidji depuis 2016, année où le cyclone Winston avait fait 44 morts dans l’archipel.
Le dernier en date, Harold, avait en avril semé le chaos aux Fidji, mais aussi aux Îles Salomon, au Vanuatu et au Tonga.
« C’est terrible de voir un nouveau gros cyclone si rapidement après le cyclone Harold et à quelques jours de Noël », a déploré la cheffe de la Croix-Rouge pour le Pacifique, Kathryn Clarkson, qui est basée à Suva.
« Cela va s’ajouter aux difficultés que connaissent déjà les villageois du fait du Covid-19. »
On ignore encore le bilan humain du passage du typhon.
La bonne nouvelle relative est que la zone la plus touchée par la tempête a été la province peu peuplée de Bau. Les destructions auraient été bien plus graves si le cyclone avait directement frappé les grandes villes, qui ont au final été relativement épargnées, à l’exception des inondations à Rakiraki, sur Viti Levu, l’île principale de l’archipel.
Le Premier ministre fidjien Frank Bainimarama, qui milite de longue date pour une action plus énergique de la communauté internationale contre le changement climatique, a attribué la vigueur du typhon Yasa au réchauffement de la planète.
« Ce n’est pas normal. Il y a une urgence climatique », a-t-il dit dans un tweet.
Avec le réchauffement de la surface des océans, les cyclones deviennent plus puissants, selon les scientifiques, qui prévoient une augmentation de la proportion de cyclones de catégorie 4 et 5.
EFM/AFP
Written by: Manel gharbi