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Digitalisation : l’innovation face à l’inclusion

today28/10/2022 9

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Dans le cadre du Mobile Web Congress Africa qui se tient actuellement à Kigali au Rwanda, Express FM a reçu ce jeudi 27 octobre, au micro de Wassim Ben Larbi,   Max Cuvellier, directeur Mobile for Development chez GSMA.

Pour cette première édition africaine, les sujets d’inclusion digitale et de déficit d’usage sont à l’honneur, dans le but d’essayer d’amener plus de personnes en ligne afin de concevoir et prévoir le futur numérique sur le continent. La metaverse, la 5G, … Bon nombre de technologies qui s’implantent massivement dans le monde et qui interrogent face à leur impact sur les économies et les sociétés en Afrique.

Le programme Mobile for Development vise à aider des organisations à dresser des problématiques locales, de formes économique, sociale ou environnementale, grâce aux réseaux et à l’influence de la GSMA, représentante de l’industrie mobile à travers le monde. Recherche, plaidoyers avec les acteurs locaux et financements des innovations sur le terrain grâce à des startups, en particulier en Afrique, ont alors été mis en place.

15 ans d’activité sur le sujet avec une centaine de personnes qui œuvrent sur l’inclusion digitale, l’inclusion financière et les problématiques de genre. Un accompagnement dans les zones rurales sur la digitalisation des payements, afin de créer une identité économique et obtenir un accès à des crédits ou des assurances. Du coté des villes, il faut plutôt digitaliser l’accès à l’énergie, à l’eau et à l’assainissement, en particulier pour les zones qui disposent d’un accès plus difficilement.

Le programme travaille sur les problématiques de changement climatique et humanitaire, qui requièrent, depuis quelques années et face à la forte hausse de la demande, l’utilisation de la technologie mobile, afin d’améliorer le type d’assistance donné aux réfugiés et aux personnes en situation de déplacement au sein de leur pays.

95% de la population dans le monde est couverte par un réseau mobile, mais les 5% non-couverts représentent tout de même plus de 40 millions de personnes. Dans ces 95%, 55% sont des utilisateurs d’Internet à travers leur mobile mais il reste toujours 40% de la population (3,2 milliards de personnes) qui ne sont pas en ligne malgré leur couverture.

Le déficit de couverture sur le continent africain est estimé à 17%, un taux élevé dû à la présence de zones plus difficiles à atteindre ou moins densément peuplées, ce qui peut être moins intéressant à couvrir économiquement pour les opérateurs, malgré des essais constants d’amélioration. 83% de la population reste couverte aujourd’hui par le réseau mobile internet, avec seulement 22% d’usagés. Le déficit d’usage est donc énorme (61%), avec une tendance à toucher plutôt les femmes, les populations en zones rurales ou dans des foyers à faible revenu, ce qui met aussi en lumière cette problématique d’inclusion.

Comme barrières, on retrouve souvent un manque de réseau ou de couverture électrique et des utilisateurs qui n’ont pas forcément eu la possibilité de prouver leur identité numérique et donc de bénéficier d’une SIM. Aussi, le lettrisme digital, qui reste un énorme problème complexe à régler et le coût très élevé des téléphones, qui freine les potentiels financements à cet usage. Un problème de perception, dans certains pays, où les utilisateurs potentiels n’ont pas forcément d’idées de comment utiliser l’Internet mobile, ce qui résulte d’une éducation à transmettre de ce côté-là. Enfin, une potentielle problématique de sentiment d’insécurité en ligne vis-à-vis des usagers et de leurs données.

En ce sens, le travail en Tunisie s’effectue sur trois sujets en particulier : pour les plateformes économiques, des projets en collaboration avec des start-ups dans le but de les connecter avec des opérateurs mobiles et en ce sens, accroître leur impact et leur business.

En ce qui concerne les problématiques d’inclusion digitale, deux opérateurs vont très prochainement lancer une série de contenus, créés il y a quelques années avec le financement des gouvernements anglais et suédois, à la fois écrits, audios et vidéos qui seront destinés à l’explication des règles de base de l’utilisation d’Internet pour les novices. Qu’est-ce qu’un adresse e-mail, comment aller sur Google, comment gérer sa sécurité en ligne ? Plusieurs conseils délivrés par des agents sur le terrain, afin de bénéficier de ce contact et cet accompagnement personnel.

Enfin, un travail avec le gouvernement tunisien sur les enjeux de la 5G, de l’Intelligence Artificielle ou de l’Internet des objets, pour s’assurer que la régulation et les règles en vigueur suivent le développement de ces technologies et permettent en ce sens le développement de l’économie numérique dans le pays.

Monsieur Cuvillier a insisté sur la qualité et la diversité des intervenants du congrès, tels que les startups, les médias, les gouvernements et les investisseurs, qui détiennent réellement et collectivement l’avenir de la digitalisation en Afrique.

 

Inès Zarrouk

Written by: Asma Mouaddeb



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