Express Radio Le programme encours
La deuxième rencontre mensuelle pour cette année s’inscrivant dans le cadre de l’initiative « The Economic Policy Dialogue » a été couverte en exclusivité en direct sur nos ondes par Wassim Ben Larbi, ce jeudi 27 février 2020, dans le cadre de l’émission Expresso.
L’Economic Policy Dialogue est une initiative lancée conjointement par la Banque mondiale et le PNUD dans un format inédit. Des rencontres mensuelles aborderont des thématiques économiques et financières, en présence d’une vingtaine de compétences reconnues. Elles permettront de définir des recommandations ciblées aux décideurs, proposant des solutions et réformes pour la résolution des problèmes économiques dans le pays.
Après avoir traité la question relative au « Capital humain et croissance inclusive » lors de la première rencontre, le deuxième sujet de réflexion portera, aujourd’hui même, sur « Les goulots d’étranglement et la logistique ». Cette thématique discutée par des experts se penchera principalement sur la problématique et les difficultés qui se situent au niveau du port de Rades, considéré comme étant « les poumons de l’économie tunisienne ».
PNUD et BM : Focus sur les problématiques du port de Rades
L’experte en économie Asma Bouraoui Khouja, responsable du cluster croissance inclusive au PNUD a indiqué que le transport portuaire est très important pour l’économie tunisienne dans la mesure où 90 % du commerce extérieur transite par les ports, dont, 70 à 80% transite plus spécifiquement par le port de Rades. « S’il y a un problème au niveau du port de Rades, cela se répercute directement sur l’économie tunisienne, ainsi que sur la compétitivité des entreprises ».
Elle a ajouté que le moindre retard au niveau de l’exportation a un impact direct sur toute la chaine de valeurs de la production. D’autre part, elle a indiqué que les problématiques du port de Rades sont multiples, notamment, au niveau de l’infrastructure qui est inadaptée à la nature des échanges commerciaux maritimes outre les problèmes au niveau de la gouvernance et de la gestion. « Au niveau de la PNUD, trois objectifs de développement durable sont directement liés à cette thématique, en l’occurrence, la croissance économique et les emplois décents, l’infrastructure de qualité et la qualité des institutions ».
Le chef du bureau de la PNUD en Tunisie, Steve Utterwulghe a indiqué que les goulots d’étranglement et les problématiques liées à la logistique sont fondamentaux en Tunisie, constituant un frein au développement économique. « Le diagnostic est connu, le temps est, désormais à l’action. De part, son importance, il est nécessaire de faire un focus sur le port de Rades ». Et d’ajouter, « La bonne gouvernance, les institutions et la lutte contre la corruption sont des choses qui nous tiennent à cœur , et nous voulons agir à ce niveau ».
Pour sa part, Mariem Mezghenni Malouche représentante de la Banque mondiale a assuré que la BM est en train de suivre la situation à travers plusieurs indicateurs, soulignant qu’il a eu une dégradation, notamment, au niveau de la perception. « Dans le cadre de la Banque mondiale, nous travaillons depuis 5 ans sur un projet phare. C’est le 3ème projet de développement des exportations. Dans cette composante, nous travaillons sur le port de Rades. Comme il y a plusieurs parties intervenantes dans les problématiques du port, nous travaillons sur des axes spécifiques à l’instar de la digitalisation et a mise en place d’un système d’information ».
Cri de détresse des professionnels
Walid Dziri à la tête du Pangea Shipping Group a considéré que le diagnostic de situation de la logique est établi et les solutions sont connues, soulignant que le plus important est la mise en place des réformes. Il a, également, épinglé le monopole tenu par l’Etat en ce qui concerne le port de Rades et le transport portuaire d’une manière générale.
Quant à Nabgha Salem, fondateur Vectorys a assuré que le port de Rades est placé au centre des préoccupations depuis des années, estimant qu’aucune grande réforme ou restructuration ne peut être appliquée sans réelle volonté politique. Il est nécessaire de parvenir à un accord entre le secteur public et privé pour trouver une solution d’investissement pour financer l’infrastructure.
Ahlem Chehida exportatrice et PDG de « Agrumes du Golfe » a indiqué que les exportateurs subissent directement les problématiques de congestion des ports. « Nous ne pouvons livrer à temps, et nous perdons des contrats. Les retards de livraison sont incompréhensibles par les acheteurs. Ils ne sont intéressés que par les engagements honorés. Nous subissons, également, toutes les augmentations des tarifs et des taxes de transport ».
Written by: Support TANIT WEB