Express Radio Le programme encours
Lors d’un point de presse organisé par l’Institut arabe des chefs d’entreprises, M.Taïeb Bayahi, président de l’IACE, a déclaré au micro d’ Express Fm que l’institut avait lancé depuis le mois de Ramadan une série de tables rondes avec les partis politiques sur la situation économique en Tunisie.
Ces rencontres ont été organisées dans le cadre de l’initiative “Economy first” visant à sensibiliser les partis politiques qui se préparent aux prochaines élections des problématiques que rencontre l’économie tunisienne aujourd’hui afin d’élaborer une stratégie claire et efficace et débattre des outils permettant au pays de sortir de la crise actuelle.
M.Bayahi, a en outre expliqué que la Tunisie a besoin d’urgence d’un diagnostique pour identifier l’origine des problèmes afin de pouvoir par la suite élaborer un plan d’action efficace et permettre la relance de l’économie national .
Le président de l’IACE a par ailleurs évoqué l’urgence de remédier au problème du déficit budgétaire et à l’endettement, mais aussi celui de l’investissement privé et public qui est assez faible en terme de chiffre, ajoutant que des actions courageuses doivent être entreprise également pour le dossier du déficit des caisses sociales et celui du secteur énergétique”.
Le président l’Institut arabe des chefs d’entreprises a aussi indiqué que dans le cadre l’initiative “Economy first” une nouvelle série de tables rondes hebdomadaires débutera aujourd’hui le mercredi 19 juin 2019 et se poursuivra jusqu’au 24 juillet prochain avec les différents partis politique pour débattre des questions économiques.
M.Bayahi a expliqué a la fin de son intervention que l’IACE compte lancer une plateforme numérique de l’économie sur Internet pour présenter les programmes économiques de tous les partis ce qui représente un tableau de bord permettant aux citoyens d’avoir une idée claire des promesses électorales avancées par les candidats .
De son coté M.Nafaa Ennaifer membre du Bureau exécutif de l’Institut arabe des chefs d’entreprises est revenue sur la question du déficit des caisses sociales, déclarant que d’après une étude élaborée récemment le déficit de la CNRPS en 2019 pourrait atteindre les 1,2 milliard de dinars et pourrait avoisiner les 7 milliards de dinars d’ici 2030.
M.Ennaifer a également fais savoir que l’étude a démontré aussi que le budget a augmenté de 51% (passant de 26,9 Milliards de DT en 2015 à 40,7 Milliards en 2019) et ceci est principalement dû au dérapage des dépenses de fonctionnement (dont les salaires) expliquant que la masse salariale a augmenté de 42 %, passant de 11,6 Milliards DT en 2015 à 16,5 Milliards en 2019 (sans hausses de salaires en 2019), le budget alloué à l’investissement n’a pas évolué et reste à un niveau plus que modeste (environ 5,5 milliards DT / an en moyenne).
Le président du Centre tunisien de veille et d’intelligence économique, Nefaa Ennaifer a par ailleurs expliqué que l’endettement total a augmenté de 77% en 5 ans, passant de 46,9 Milliards DT en 2015 (55% du PIB) à 82,9 Milliards DT en 2019 (71% du PIB) , le service de la dette a doublé passant de 4,6 Milliards DT en 2015 (17% du budget) à 9,3 milliards DT en 2019 (23% du budget),ceci outre l’effet de la dépréciation du Dinar, qui contribue par ailleurs à gonfler l’encours des crédits en devises, « Un endettement qui n’aurait servi ni à améliorer notre infrastructure et nos services de base, ni à rendre plus attractives nos régions, ni à redonner de l’espoir aux chômeurs. Si nous n’arrêtons pas immédiatement cette fuite en avant, nous léguerons à nos enfants un pays délabré et un tas de dettes à payer » a-t-il déclaré
M.Ennaifer a conclu son intervention en faisant appel aux dirigeants politiques d’affronter les chiffres, de regarder la réalité en face et de s’attaquer avec clairvoyance et courage aux vraies causes pour permettre au pays de sortir de la crise actuelle.
Written by: Manel gharbi