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A l’occasion du nouveau classement de la Tunisie qui a occupé la 2ème place en Afrique du Nord et 91ème mondialement, dans les écosystèmes des start-ups, selon GSE Index (Global Startup Ecosystem) publié sur le site « StartupBlink », Oussama Messaoud, président de Tunisian Startup a déclaré, 18 décembre 2023, qu’il y’a une rupture entre l’écosystème des startups en Tunisie et les startappeurs innovateurs.
Lors de son intervention à l’émission Expresso, Messaoud a avoué que l’écosystème des startups en Tunisie continue à être toujours considéré comme une référence pour les pays arabes et africains, en raison de sa création participative plutôt que d’une imposition.
« Plusieurs pays africain ont copié la loi tunisienne relative aux start-ups… », a-t-il ajouté.
« Mais, il ne faut pas perdre cet acquis! « , a-t-il poursuivi.
Un blocage malgré les efforts
En revanche, Messaoud a souligné l’existence d’un blocage dans le développement de cet écosystème. Il a, en effet, relevé qu’on est confronté, aujourd’hui, en Tunisie à une nouvelle migration qui concerne les start-ups, et ce en parallèle avec la migration des cerveaux.
« On doit être conscient qu’il faut franchir une autre étape, aujourd’hui, sinon on risque de reculer et ça serait dommage ! », a-t-il avancé.
Selon ses déclarations, l’administration tunisienne a acquis une compréhension précise du concept de startup, grâce à l’existence d’une loi dédiée à ce domaine, mais ceci reste insuffisant.
« On a atteint le plafond de verre! », a-t-il commenté.
D’après lui, il faut pousser, actuellement, à la réalisation d’une nouvelle version de la loi relative aux start-ups pour inclure les entreprises innovantes en général.
Il a, également, affirmé que malgré la volonté ressentie à travers le discours des décideurs, le blocage demeure existant.
Dans ce sens, l’invité s’est posé pleins de questions;
Où réside exactement le blocage?
Est ce que l’administration tunisienne n’est pas suffisamment prête pour ça ?
Que peut-on faire pour améliorer l’adhésion de l’administration tunisienne?
A une échelle plus large, est-ce que l’innovation en général pourrait être une solution ?
Par ailleurs, Messaoud a fait savoir que les startuppeurs tunisiens ont proposé de mettre gratuitement leur savoir faire au service de l’administration tunisienne, que ce soit pour améliorer le processus de digitalisation ou autre.
Oussama Messaoud a affirmé qu’il faut profiter de cette effervescence pour préserver nos acquis et sortir de cette situation compliquée.
Selon lui, la rupture est réelle et les startuppeurs tunisiens pensent à migrer pour développer leurs start-ups dans d’autres pays ayant des écosystèmes beaucoup plus « friendly ».
Rappelons que la Tunisie a retrouvé sa place de 2ème pays en Afrique du Nord, malgré une baisse de 8 places dans l’indice, pour se classer au 91ème rang mondial. Cette remontée dans le classement de l’Afrique du Nord est principalement, selon les analystes du GSE Index (Global Startup Ecosystem) publié sur le site « StartupBlink » due au déclin du Maroc, qui a été plus marqué que celui de la Tunisie. La Tunisie a baissé dans l’indice chaque année, depuis l’introduction de l’indice en 2017.
Tunis, seule ville tunisienne classée, a affiché une amélioration notable de 57 places pour se classer au 360ème rang mondial. Tunis avance d’une place en Afrique du Nord pour retrouver la 2ème position, dépassant Casablanca qui avait pris cette position de Tunis en 2022.
Written by: Sarra Ben Omrane