El Euchi: « ..Je n’aspire à aucun poste… »

L’ancien ministre des domaines de l’Etat et des affaires foncières, Hatem El Euchi a déclaré, mercredi 30 août 2023, qu’il va adresser une lettre au Président de la République portant sur certaines questions nécessitant une réforme.

El Euchi a indiqué que le limogeage des juges était parmi les points cités dans la lettre, soulignant qu’ils devaient être plutôt déférés au conseil de discipline, qui prendrait la décision les concernant conformément à la loi.

Lors de son passage à l’émission Expresso, il a déclaré qu’il réclamait la nomination du président du comité de réconciliation pénale, d’autant plus que de nombreuses personnes ont présenté des demandes de clôture de leurs dossiers, soulignant que le président du comité est le seul responsable de prendre des décisions.

El Euchi a, également, ajouté que la réconciliation pénale pourrait rapporter au pays des sommes d’argent importantes.

Dans ce contexte, il a indiqué qu’il soutient le président de la République, Kais Saïd, et qu’il lui fait confiance, sans aspirer à aucun poste.

Réforme globale
Il a, en effet, expliqué que la Tunisie a besoin d’une réforme globale dans tous les domaines, soulignant que les citoyens et notamment l’élite tunisienne n’ont pas accepté le changement intervenu au cours des deux dernières années. En revanche, El Euchi a affirmé qu’il soutenait la voie du 25 juillet.

Il a, également, indiqué qu’environ 90 % des juges se trouvent dans un mauvais état psychologique en raison de l’absence d’information par rapport au mouvement judiciaire.

De plus, plusieurs gouverneurs manquent de compétence sachant qu’il y a beaucoup de postes vacants, selon lui.

El Euchi a indiqué que le Président de la République avait pour but d’épurer l’administration, d’autant plus qu’il y a beaucoup de personnes qui perturbent le travail administratif.

Il a également abordé la question des élections, confirmant que les élections présidentielles auront lieu en octobre 2024, ajoutant que tout le monde pourrait s’y présenter.

Lettre au président de la république

Voici le texte de la lettre que Hatem El Euchi soumettra au Président de la République, tel qu’elle apparaît sur sa page Facebook :

J’écrirai une lettre à Son Excellence le Président de la République, Kais Saied, dont voici le contenu, et je la corrigerai d’une manière qu’elle soit cohérente avec la valeur de telles lettres :

Premièrement : ce que je critique:
1- Je vous demande de revoir le sujet de limogeage des 57 juges et de permettre au Conseil judiciaire suprême intérimaire de les déférer au Conseil disciplinaire et de prendre des décisions équitables à leur sujet. Je suis sûr que cela vous satisfera et satisfera la justice de la terre et du ciel.

2- Je demande à Votre Excellence de nommer un président du comité de réconciliation Pénale car ce comité représente le grand espoir pour sauver la Tunisie, mais malheureusement vous n’avez pris aucune décision malgré les nombreuses demandes.

Deuxièmement : Ce que je confirme :
1- Monsieur le Président : De nombreux frères et amis m’ont demandé de mettre un terme à mon soutien au processus du 25 juillet sous votre direction, considérant que le Président poursuivra son chemin et que nous serons tenus responsables de notre soutien. Cette exigence est profondément ancrée dans l’hypocrisie tunisienne. Je leur dis que je suis convaincu de ce chemin qui a sauvé la Tunisie d’un mauvais sort, et je continuerai à l’aider tant qu’elle sera sur le bon chemin.

2- Monsieur le Président : Certains ont évoqué que chaque époque est caractérisé par des hommes forts et des hommes qui rendraient des comptes. Je leur dis que je suis prêt à aller en prison dès maintenant. Cependant, lorsque vous aller en prison alors que vous êtes opprimés, vous vous sentirez très heureux, et si je vais en prison un jour, je suis sûr que je serai opprimé.
3- Monsieur le Président Kais Saied, vous resterez un symbole que les Tunisiens n’oublieront jamais, car vous avez combattu toutes les formes de corruption avec clarté et sans faille, et même si vous partez un jour pour une raison ou une autre, les Tunisiens ne vous oublieront pas car vous avez écrit l’histoire sans maquillage.

4- Monsieur le Président de la République, vous avez assumé la responsabilité de sauver le pays d’un bourbier, et vous avez trouvé devant vous un grand groupe de partisans en quête de positions et de gains, et quand ils n’ont rien trouvé, ils se sont retournés contre vous, mais en fin de compte, je dis que quiconque aime ce pays ne doit rien lui demander.

5- Monsieur le Président : J’ai personnellement assuré à tout le monde que je ne veux aucun poste – malgré les rumeurs – au moins pour des raisons de santé, et je vous l’assure car beaucoup pensent que mon soutien pour vous ne concerne que les postes, et je conteste à tout le monde et je leur dis que j’exerce le meilleur métier de l’histoire, celui d’avocat, protecteur des droits et libertés, et que je ne veux pas autre chose.

6- Monsieur le Président : Je continuerai à soutenir la voie de correction intervenue le 25 juillet 2021. Je critiquerai ce qui ne va pas selon mon évaluation personnelle, et je resterai solidaire de l’autorité judiciaire, protégeant les droits et libertés de citoyens.
Un dernier mot convenu : il n’y a pas de retour en arrière.