Ezzedine Rhayem: « Les moulins à l’huile d’olive pourraient disparaître d’ici quatre ou cinq ans »

Ezzedine Rhayem, président de l’association tunisienne des PME et représentant du secteur des moulins à huile d’olive a déclaré, mercredi 20 décembre 2023, que l’État subventionne l’huile d’olive vendue à 15 dinars le litre d’environ 10 dinars sachant que l’Office National de l’Huile acquiert le kilo d’olive de qualité supérieure au prix de gros de 23 dinars.

Lors de son intervention téléphonique à l’émission Hdith Fel Business, Rhayem a affirmé que l’intervention de l’État a généré un sentiment de sécurité parmi les agriculteurs et les propriétaires de moulins à huile d’olive, améliorant ainsi leurs conditions de travail de manière plus aisée et plus rapide.
Grâce à cette intervention, nous avons réussi à contrecarrer l’influence des lobbies de l’huile, selon ses déclarations.

Les Lobbies de la « Fitoura »

Rhayem s’est penché sur un autre sujet qui n’est pas des moindres, selon lui, à savoir le Lobbying de la « Fitoura » qui représente les déchets solides du processus d’extraction d’huile d’olive.
En effet, ces Lobbies achètent la « Fitoura » à des prix dérisoires pour la valoriser et la transformer en des produits qui se vendent à des prix élevés, réalisant ainsi des bénéfices importants au détriment des propriétaires des moulins. « Le prix ne sera déterminé qu’à la fin de la saison et on n’est payé qu’après une période de deux ans », a-t-il ajouté.

Il a, en effet, indiqué que les coopératives qui existaient auparavant achetaient ce produit à des prix réels, mais ce n’est plus le cas actuellement.

Rhayem a lancé un appel à l’Etat pour intervenir au sujet du « Fitoura ». De plus, il a plaidé en faveur de l’encouragement des jeunes à valoriser ce produit.
Il a également souligné les difficultés financières auxquelles sont confrontés les petits moulins, dont le nombre s’élève à 1750, avec seulement 800 d’entre eux en activité. « Les banques refusent de nous accorder des prêts…. », a-t-il ajouté.

Outre les charges (électricité, eau…) exorbitants, ces problèmes proviennent de la concurrence déloyale de ces Lobbies.
« Nous ne faisons que de la sous-traitance », a-t-il avancé. « Nous vendons nos produits à des prix dérisoires à ces Lobbies », a-t-il poursuivi.
Ezzedine Rhayem a estimé que si la situation persiste, les moulins à l’huile d’olive pourraient disparaître d’ici quatre ou cinq ans…