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Le président de l’Association tunisienne des contrôleurs publics (ATCP), Fathi Chafroud, a affirmé qu’il n’est pas possible d’appliquer la politique d’austérité sur les dépenses dédiées aux services publics, comme l’éducation et la santé. Il est néanmoins possible de penser à rationaliser les dépenses et les répartir selon les priorités de chaque secteur.
Lors de sa présence dans l’émission Eco-Mag, Chafroud a souligné que l’Etat ne veille pas sur la collecte des impôts, notant que la masse salariale ne cesse d’augmenter tandis que le PIB se rétrécit d’année en année.
Le déficit budgétaire s’explique aussi par la paralysie des secteurs productifs comme le secteur des phosphates et le secteur pétrolier en l’absence de toutes mesures spéciales pour pallier cette baisse de production.
“La politique d’austérité est une politique d’appauvrissement”, a-t-il déclaré.
Et d’ajouter que la politique d’austérité doit s’accompagner de plusieurs mesures visant à accroître les ressources de l’Etat.
Pour sa part, l’expert économique, Jamel Eddine Aouididi, a indiqué que le FMI ne s’immisce pas avant les années 80 dans les budgets des Etats et ses politiques d’austérité. Sauf que cette politique a changé et le FMI impose des conditions avant d’aider tel ou tel Etat.
Selon lui, le FMI n’a pas bien évalué la situation en Tunisie dans la mesure où les dettes publiques n’ont pas augmenté à cause du volume de la masse salariale, mais plutôt en raison du déficit commercial qui a atteint en 2021, environ 29 milliards de dinars, soit 2.4 milliards de dinars par mois.
Il a considéré, dans ce sens, qu’il est impossible que la balance commerciale de la Tunisie avec la France et l’Allemagne soit excédentaire, ajoutant que la masse salariale de la STEG est passé de 351 millions de dinars en 2015, à 399 millions de dinars en 2018. Quant au nombre des salariés, il est passé de 12288 fonctionnaires en 2015 à 12031 en 2018. La STEG a enregistré un déficit de 23.8 millions de dinars en 2015 et 20,93 millions de dinars en 2018, sachant que 99% de ces dettes sont en monnaies étrangères.
Il a appelé enfin à promouvoir l’huile d’olive tunisienne au lieu d’importer les huiles végétales de l’étranger.
Written by: Islam Sassi