Express Radio Le programme encours
Hichem Ajbouni, membre du bureau exécutif d’Attayar démocratique, est revenus sur les indicateurs économiques du pays, à l’instar des dépenses salariales, des recettes fiscales, de la croissance, etc… les qualifiant de catastrophiques.
Dans ce cadre, il a comparé certaines données économiques des lois de finances 2011 et 2024.
Les recettes fiscales sont passées de 12,6 milliards de dinars en 2011 à 44 milliards de dinars en 2024 (elles se sont multipliées de 3,5). Les dépenses salariales sont, quant à elles, passées de 7,3 milliards de dinars en 2011 à 23,7 milliards dinars en 2024. Ajbouni a, dans ce sens, mis en exergue « le paradoxe avec la dégringolade du pouvoir d’achat ».
Pour ce qui est des dépenses d’interventions, incluant les dépenses relatives à la subvention, elles sont passées de 2,3 milliards de dinars en 2011 à 19,7 milliards de dinars en 2024.
La charge financières relative aux crédits est passée, quant à elle, de 1,2 milliard de dinars en 2011 à 6,8 milliards de dinars en 2024, alors que les dépenses de croissance ont atteint 4,1 milliards de dinars (26% de la totalité des dépenses) à 5,3 milliards de dinars (6,8 de la totalité des dépenses).
Ajbouni a également affirmé que l’encours des crédits a augmenté d’une manière pharaonique, passant de 23,8 milliards de dinars en 2011 à 140 milliards de dinars en 2024.
Quant au taux de la pression fiscale, il est passé de moins de 20% en 2011 à 25,1% en 2024.
Résultat : « une croissance quasi-nulle et un climat où le fisc a fini par prendre le dessus sur l’économie. Une erreur méthodologique », selon Hichem Ajbouni.
Ajbouni a précisé que les finances publiques étaient équilibrées en 2010 parce que la Tunisie produisait 100 milles barils par jour et 8 millions de tonnes de phosphates, ce qui a permis de « couvrir la faible valeur ajoutée de l’économie tunisienne ».
Il a fait savoir que la Tunisie s’est trouvée avec un faible rendement économique depuis l’inversement de la courbe de la balance énergétique, soulignant l’importance de la stabilité législative et fiscale pour relancer l’investissement.
« Le problème c’est que nous comptons toujours sur une approche fiscale pour améliorer la situation économique », a-t-il dit, appelant à passer du contrôle à priori au contrôle à postériori, et ce afin de « libérer les fonctionnaires qui ont désormais peur de l’article 96, accélérer la réalisation des projets ». L’objectif est que l’administration « ne devient plus un facteur bloquant pour les investisseurs ».
Par ailleurs, l’ancien député a affirmé qu’il est impossible de réaliser des réformes économiques de résoudre la question politique.
Ajbouni a estimé que la situation actuelle est marquée par une « fissure sociale, où la moitié du pays incite contre l’autre moitié. C’est la guerre de tous contre tous, avec un discours de guerre de la part du président de la République, kais Saied ».
Et d’ajouter : « le pays stagne et n’arrive plus à avancer. Nous avons besoin d’un discours positif attractif pour les investisseurs et non pas un discours qui les fait fuir ».
Written by: Meher Kacem