Express Radio Le programme encours
Houssem Eddine Touiti, directeur général de la concurrence et des enquêtes économiques au ministère du Commerce, a indiqué que les circuits de distribution représentent les canaux par lesquels passent les produits quel que soit leurs origines ( le producteur ou l’importateur), avant d’arriver au consommateur final. Ces circuits de distribution comportent plusieurs maillons et impliquent différents intervenants.
Invité du plateau de l’émission Expresso, Houssem Eddine Touiti, a fait remarquer que ces circuits varient selon les secteurs. Parmi les maillons de ces circuits, il a mis l’accent sur la vente en gros et en détail, la collecte des produits, le transport, et le stockage.
Toute irrégularité au niveau de l’un de ces maillons affecte les prix et les marges de bénéfice. Ce qui favorise certaines pratiques illicites comme le monopole et la spéculation, et engendre une hausse excessive des prix.
“Il y a aujourd’hui plus de 600 entrepôts frigorifiques. On a remarqué une certaine réticence de la part des agriculteurs qui ne veulent plus vendre leurs produits dans le marché de gros. De ce fait, les intermédiaires se déplacent directement aux zones de production pour acheter les produits de l’agriculteur et les vendre ensuite aux commerçants de détails et aux marchés hebdomadaires. Il s’agit là d’un circuit illégal mais une contrainte imposée par la difficulté des conditions des agriculteurs”, explique Touiti.
Au sujet de la hausse de certains prix, il a dit que cela est normal vu la hausse du coût de production en raison de l’envolée des prix du carburant et des matières premières, sachant que ces matières utilisées dans la production agricole, sont pour la plupart, importées et subissent les fluctuations des prix internationaux et le taux de change du dinar.
L’invité de l’émission Expresso a souligné que le stockage a une fonction sociale et économique dans la mesure où il permet de protéger les récoltes abondantes et de les fournir aux consommateurs tout au long de l’année et particulièrement, pendant les pics de consommation et les périodes de pénurie de production.
De même, certains produits doivent être stockés dans ces entrepôts frigorifiques jusqu’à ce qu’ils mûrissent.
L’accent a été mis sur le coût de stockage et de transport, outre les taxes imposées sur les marchés organisés, qui découragent les acteurs du secteur d’accéder à ces marchés.
Le produit passe du producteur aux marchés de production et ensuite aux marchés de gros ou encore des entrepôts aux marchés de gros, selon ses dires, considérant que le marché de gros est le maillon le plus déterminant du circuit de distribution et l’espace de rencontre naturel de l’offre et de la demande.
Et d’ajouter que la vente directe du producteur au consommateur obéit à certaines conditions et doit être effectuée dans des points de vente spéciaux.
Il a fait remarquer que 90% des agriculteurs tunisiens sont des petits agriculteurs dont les récoltes ne sont pas assez abondantes. Leurs produits sont collectés via des opérations organisées par des sociétés ou des coopératives ou encore des personnes pour qu’ils soient ultérieurement injectés sur les marchés de gros, ou directement vendus aux consommateurs.
Le directeur général de la concurrence et des enquêtes économiques au ministère du Commerce a fait savoir qu’un projet pour la révision de l’intégralité du système de distribution a été élaboré en collaboration avec tous les ministères, vu que ces circuits de distribution semblent de plus en plus inadaptés aux pratiques commerciales.
Written by: Islam Sassi