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“Le président Saied, qui s’adressait tout le temps au peuple tunisien, n’a pas pris le soin de présenter le projet de la nouvelle Constitution”. C’est qu’a indiqué, ce vendredi 1er juillet 2022, le secrétaire général du parti Al Joumhouri, commentant la publication du projet de la nouvelle Constitution, hier soir, au JORT.
Le président Saied s’adresse au peuple à travers les décrets-lois et les décrets et via le JORT, et ce, contrairement à l’élaboration de la Constitution de 2014, dont la rédaction a été marquée par des débats et des discussions enflammés autour du contenu du texte suprême de la hiérarchie des normes.
Le projet de la Constitution est une oeuvre juridique arbitraire pour légitimiser le décret-117 et battre en brèche le principe de l’équilibre des pouvoirs. C’est une Constitution qui consacre la concentration des pouvoirs dans les mains du président.
“Celui qui a fermé les portes du Parlement par un tank ne pourra pas instaurer un régime démocratique”, affirme-t-il, considérant que les idées n’étaient pas ordonnancées et ne reflètent pas le respect d’un plan, sans oublier l’absence de la rigueur rédactionnelle et conceptuelle dans ce projet.
En outre, le terme”Etat civil” a été supprimé de la nouvelle Constitution. Ce qui représente une régression dangereuse préparant le terrain pour l’instauration de l’empire du président.
Et d’ajouter : “Accepter cette Constitution ouvrira une brèche au successeur du président Saied de rédiger et imposer une autre Constitution et ainsi de suite. Cette démarche est dangereuse. En effet, Saied, a réinséré l’article 80 de la Constitution de 2014 en y introduisant quelques modifications pour élargir ses prérogatives”.
Selon lui, le président guette tout le monde et personne ne le contrôle. Il est au-dessus de tout le monde et au-dessus de la Constitution. Ce qui représente une menace pour la stabilité du pays.
Il a également critiqué l’absence du volet économique, une question importante et fatidique pour sortir le pays de sa crise actuelle.
Chebbi s’est interrogé sur la réaction du président si les tunisiens votent non au référendum, sachant qu’il n’est même pas possible de l’obliger de démissionner à travers une motion de censure.
“Tous les acquis de la Constitution de 2014 ont été abolis d’un trait. Seul le pouvoir du président a été renforcé. Cette Constitution n’instaure pas un Etat de droit et d’institutions”, a-t-il affirmé.
L’invité de l’émission Expresso a mis en garde contre l’aggravation de la crise financière et d’approvisionnement en matière première et produit de base à l’instar des carburants et des céréales.
Et de poursuivre qu’il y une volonté réelle pour instaurer un empire sur mesure, où toutes les forces nationales sont exclues en l’absence de tout contrôle.
Le secrétaire du parti Al Joumhouri a appelé les tunisiens à boycotter le référendum et à mettre fin au mythe de la base populaire du président Saied.
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Written by: Islam Sassi