Jounayd Yacoubi : l’IA fera, à long terme, disparaitre des emplois

Dans le cadre de la journée spéciale « Digiday, la transformation digitale à l’aube de l’IA », organisée par Express fm, ce vendredi 15 décembre 2023, Ecomag a traité les répercussions de cette technologie sur l’employabilité. Nombre d’études ont fait part d’un recours pouvant impacter 50% des postes d’emploi.

Dans ce cadre, Jounayd Yacoubi, expert en transformation digitale, a affirmé que l’automatisation, pas uniquement l’intelligence artificielle, fera, effectivement, à long terme, disparaitre des emplois.

Mais qu’est-ce que l’IA ? Jounayd Yacoubi a indiqué que cette technologie a débuté par une thèse de recherche, qui a plus de 40 ans, effectuée par un neurologue. L’objectif était de stimuler les neurones d’un être humain dans une machine et voir ce que cela donnerait. L’idée était de créer un réseau de neurones pour concevoir un cerveau synthétique.

Pourquoi l’IA a-t-elle pris, soudainement, une telle importance ? La réponse réside, selon Jounayd Yacoubi, dans la capacité de calcul qui est aujourd’hui, grâce aux machines super développées, plus importante : « aujourd’hui, GPT4 turbo par exemple est composé de 10 milliards neurones, alors que le cerveau d’un être humain comporte 100 milliards neurones ».

Et de préciser : « Avec 10 milliards de neurones uniquement, l’IA a dépassé les capacités humaines. Le cerveau humain ne peut pas, tout au long de la vie d’un être humain, être formé et absorber autant de données qu’un cerveau synthétique créé à partir d’une intelligence artificielle peut absorber et connecter en quelques jours. Et ce n’est que le début ».

En revanche, cette technologie reste très couteuse. Jounayd Yacoubi a pris l’exemple de ChatGpt dont le coût d’entraînement a dépassé les quelques milliards de dollars.

Mais comment entraîne-t-on une intelligence artificielle ? « C’est dans cet entraînement que l’IA puise son importance, selon Jounayd Yacoubi. En effet, il a expliqué que toute la force du cerveau synthétique créé réside dans les connections de ses neurones. Ces connections spécifiques se créent et s’améliorent avec l’entraînement.

Il a également mis la lumière sur l’importance de mettre des règles, et ce afin de créer une IA de confiance, parce que les cerveaux synthétiques créés « peuvent biaiser la pensée ou pencher vers une race précise ou un pays déterminé ».

Concernant la répercussion de l’intelligence artificielle sur le marché de l’emploi, expert en transformation digitale a fait savoir qu’il y aura deux étapes. Une première, transitoire, puis une deuxième, finale, qui aura certainement des répercussions néfastes sur l’employabilité. Dans ce sens, il a expliqué que l’intelligence artificielle sera la première option pour répondre aux besoin des clients. L’intervention humaine deviendra, selon lui, un deuxième recours si l’IA n’y arrive pas : « au lieu de dix personnes, nous aurons désormais besoin d’une IA et d’un seul être humain qui interviendra en cas de non résolution de tel ou tel problème ».

Pour ce qui est de la phase transitoire, qui se déroulera sur environ cinq années pour les entreprises qui ont déjà entamé l’application de l’intelligence artificielle, Jounayd Yacoubi a indiqué que l’IA augmentera les performances des employés, engendrant une baisse des heures travaillées. Au bout de cette phase de transition, qui ne sera pas marquée par une grande vague de licenciements massifs des ressources humaines, l’IA devrait être capable de faire le travail, avec un recours amoindri aux humains.

Dans ce cadre, il a évoqué l’idée de mettre en place un revenu universel pour les humains, puisque la charge de travail et le recours aux ressources humaines diminueront de manière conséquente : « tout ceci dépendra de la vitesse d’adoption de l’IA dans le monde ».

D’autre part, l’expert a indiqué que l’intelligence artificielle « ne peut pas être contrôlable à 100% ». Il a expliqué que l’informaticien chargé d’entraîner l’IA ne peut que tester le résultat, affirmant qu’il est « impossible de tester l’ensemble des neurones et des connections d’un cerveau synthétique développé ».