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Selon Mr Kamel Sahnoun, le doyen de l’Ordre des ingénieurs tunisiens (OIT), les revendications des ingénieurs des entreprises et des établissements publics en grève ouverte non présentielle depuis le 5 avril 2021, sont bien fondées.
En effet, il a expliqué lors de son intervention dans l’émission Club express ce mardi 1 juin 2021, qu’un accord relatif à l’octroi d’une prime spécifique, a été approuvé par le Conseil de sécurité nationale le 5 octobre 2018,dans le cadre de la lutte contre la fuite des cerveaux (médecins, ingénieurs et enseignants universitaires),selon lequel les ingénieurs relevant du secteur public bénéficieront d’une prime spécifique.
Etrangement, d’après le doyen de l’OIT, le gouvernement a accordé cette prime aux ingénieurs travaillant dans la fonction publique à l’exclusion de ceux appartenant aux établissements publics. Une exclusion considérée comme injuste et inacceptable d’autant plus que ces derniers sont les plus touchés par le phénomène de l’exode des compétences en Tunisie, du moment où ils ont acquis une expérience sur terrain leur permettant de décrocher des postes à l’étranger. Il a regretté que plus de 1300 ingénieurs du secteur public ont quitté leurs emplois au cours des cinq dernières années, dont 1100 ingénieurs appartenant aux établissements publics.
“Nous avons ensuite contacté le gouvernement pour qu’il régularise leur situation. En résultat, 93 établissements publics parmi 250 établissements et entreprises publics ont été concernés par cet accord. Du coup, nous avons décidé d’entamer une grève ouverte pour que tous les ingénieurs soient équitablement traités et bénéficient de ce droit.”
Malheureusement, la situation s’est empirée ensuite avec les prélèvements sur salaires effectués d’une manière anarchique et arbitraire. En principe le taux de ces prélèvements ne doit pas dépasser 33 %. Or, les ingénieurs en grève “n’ont reçu aucun sou” de leurs salaires du mois de mai. Ce qui est scandaleux!
L’invité de l’émission Club express a affirmé que ce traitement discriminatoire (par rapport au traitement des grévistes relevant des autres secteurs) n’est pas lié à la crise financière actuelle en notant que ces entreprises et établissements publics ont leurs propres ressources et sont moins touchés par la crise budgétaire. Ainsi, le problème n’est pas d’ordre purement pécuniaire.
S’agissant de la question de la réquisition des ingénieurs, il a souligné que les ingénieurs constituent les élites de la société et ne peuvent pas enfreindre la loi. Cette fois-ci, la décision de réquisition n’était pas prise conformément à la loi selon laquelle, il faut que cette décision soit exclusivement prise par le chef du gouvernement par décret (article 389 Code du travail), ce qui a été récemment confirmé par le Tribunal administratif de Kairouan.
“Nous respecterons ces décisions si et seulement si elles sont conformes à la loi”, a-t-il déclaré.
D’après le doyen de l’OIT, le gouvernement ne semble pas assez conscient des répercussions de cette grève sur la continuité des services publics. Prochainement, on doit s’attendre à des coupures d’électricité causées par le retrait des ingénieurs responsables de la maintenance des centrales électriques de la STEG…
Il est à rappeler qu’un conseiller auprès de la présidence du gouvernement est actuellement chargé du dossier, et que le conseil national extraordinaire de l’OIT qui s’est tenu dimanche 30 mai 2021, demeure en session ouverte pour suivre les développements de ce dossier.
Enfin, “nous appelons le président de la République à évoquer notre cause auprès du Conseil de sécurité nationale pour que le gouvernement honore ses engagements envers les ingénieurs des établissements publics”.
Written by: Islam
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