La Tunisie espère récupérer 212 millions de dinars gelés en Suisse

Le ministre des Affaires étrangères, de l’Immigration et des Tunisiens de l’étranger, Nabil Ammar, a effectué une visite de travail en Suisse.

En marge de sa visite, il a accordé une interview au journal suisse, « Le Temps », dans laquelle il a fait savoir que les fonds gelés en Suisse dépassent les 60 millions de francs (un peu moins de 212 millions de dinars) et que seulement moins de 10% ont été récupérés.

Dans ce cadre, il a précisé que certains dirigeants tunisiens « ont mis des bâtons dans les roues », affirmant que « plusieurs hauts fonctionnaires ont été sanctionnés ».

Et d’ajouter qu’il est dans l’intérêt de la Tunisie et de la Suisse de faire avancer ce dossier, « qui a un caractère politique et ne peut être réduit aux procédures juridiques et judiciaires ».

Dans son entretien avec le journal suisse, le ministre des Affaires étrangères a, également, évoqué le dossier de la migration, estimant que l’accord conclu en 2012 avec la Suisse est mis en œuvre de manière adéquate : « la lutte contre la migration irrégulière nécessite une approche à long terme basée sur l’établissement de partenariats et la création de richesses dans les pays d’origine, et ne peut être réduite à la dimension sécuritaire ».

Il a affirmé que la Tunisie « s’engage à rapatrier ses citoyens résidant illégalement sur le sol suisse », faisant savoir que 27 retours volontaires ont été recensés.

Il a par ailleurs indiqué que la Tunisie « n’est pas la gardienne des frontières de l’Europe et n’est pas responsable de la sécurité en Méditerranée », ajoutant qu’elle « n’acceptera pas d’être poussée à jouer ce rôle ».

D’autre part, Nabil Ammar a nié « les allégations concernant la présence de prisonniers politiques et d’un régime autoritaire en Tunisie », affirmant qu’il s’agit d’un outil de pression sur le pays.