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La cheffe de département justice environnementale au Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) Ines Labiadh a déclaré, mardi 08 août 2023, que l’eau est devenu un sujet d’une importance majeur surtout que le citoyen tunisien n’a accès qu’à 400 m3 d’eau par an.
Lors de son intervention à l’émission Expresso, Labiadh a affirmé que l’eau représente un souci majeur à l’échelle internationale compte tenu des changements climatiques ce qui a causé des conflits géostratégiques mondialement comme ce qui se passe dans la région de Catalogne en Espagne ou le fleuve du Nil en Egypte.
Pour le cas de la Tunisie, le conflit autour de l’eau est sectoriel où l’agriculture se taille la part du lion bénéficiant de près de 80 % des ressources hydriques.
Le quota de la l’eau potable est aux alentours de 20 % du total des ressources et le secteur de l’industrie et autres ne bénéficient que de 6 %, selon ses dires.
Absence de texte de loi
« Malheureusement, nous n’avons aucun texte de loi en Tunisie stipulant que l’eau potable devrait être une priorité extrême en terme d’allocation des ressources hydriques… », a-t-elle souligné.
Labiadh a indiqué que la revue semestrielle de la justice environnementale a évoqué également le problème des coupures d’eau survenues récemment dans plusieurs régions en Tunisie comme dans des régions rurales au gouvernorat de Gafsa. « Ces perturbations pourraient être parmi les causes qui favorisent les cas d’échec scolaires dans ces régions, lorsque des établissement scolaires restent sans eau », a-t-elle ajouté.
Labiadh a affirmé que le rapport a parlé aussi des institutions qui exploitent les ressources hydriques d’une façon excessive surtout lorsqu’il s’agit du secteur de l’agriculture tel est le cas dans la région de Âmra dans le même gouvernorat où ces ressources hydriques sont exploitées pour l’irrigation des cultures gourmandes en eau comme la laitue ou la tomate destinées entièrement à l’exportation. « Nous exportons de l’eau ! », a-t-elle commenté.
Selon la cheffe de département, le rapport a critiqué également la politique de l’Etat qui octroie des autorisations à tort et à travers pour la création des sociétés de conditionnement d’eau.
Ines Labiadh a fait savoir qu’il ne s’agit pas d’un problème d’exploitation mais plutôt de priorité lorsqu’on parle de l’eau.
Written by: Yosra Gaaloul