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Lamia Mejri, membre de l’Association des magistrats tunisiens (AMT), a déclaré, ce jeudi 9 décembre 2021, lors de sa présence dans l’émission Hdith Esse3a, que le Conseil supérieur de la magistrature appartient à tous les tunisiens, et doit veiller sur le bon fonctionnement du service judiciaire, soulignant qu’en dépit des incidents récemment enregistrés, il ne faut pas que la justice soit rattachée à l’exécutif, puisqu’il s’agit d’un pouvoir changeant et instable.
Lamia Mejri a considéré que la poursuite des personnes qui n’ont pas été à la hauteur de leur titre s’impose pour regagner la confiance des tunisiens, et ce, à travers l’ouverture des dossiers de corruption.
« La restructuration du Conseil supérieur de la magistrature passe par le changement de certains juges”
La restructuration du Conseil supérieur de la magistrature requiert le changement de certains juges au sein du Conseil. Or, cela n’a pas, jusqu’à présent, été fait car ils sont protégés par le syndicat des magistrats tunisiens. L’invitée de l’émission, Hadith Esse3a, a appelé à cet effet le pouvoir exécutif à soumettre ces dossiers à la justice pour que ces magistrats soient jugés conformément au principe du procès équitable.
Elle a également abordé la question de la traduction des civils devant le tribunal militaire et l’hégémonie du pouvoir exécutif et son contrôle du pouvoir judiciaire ces derniers temps.
En effet, le commentaire des décisions judiciaires est admissible et légitime dans les pays démocratiques. Reste que cela n’est pas assez acceptable quand le commentaire émane du président de la République.
“Il vaut mieux que les hauts responsables et les politiciens ne s’immiscent pas dans le fonctionnement du pouvoir judiciaire et ne commentent pas subjectivement les décisions émanant de ce pouvoir”, a-t-elle insisté.
La situation du pouvoir judiciaire est embarrassante
D’après la magistrate Lamia Mejri, a mis l’accent sur le rôle du contrôle sociétale et la pression “positive” exercée sur le Conseil supérieur de la magistrature en raison du retard qu’il a mis dans l’examen des affaires qui lui ont été soumises, sans que cela soit animé par d’autres intentions et considérations politiques.
L’invitée de l’émission Hdith Esse3a a affirmé que le pouvoir judiciaire est au coeur des conflits et frictions politiques de l’heure, soulignant que la justice est dans une situation peu enviable vu les pressions qu’il a subies.
Une page suspecte mène une campagne de dénigrement contre les magistrats
L’invitée de l’émission Hdith Esse3a a révélé qu’une page suspecte mène une campagne de dénigrement à l’encontre des juges, signalant que le président de la République doit dénoncer ces pratiques. Dans le même contexte, elle ajouté que le ministère public doit jouer son rôle et ouvrir les dossiers de ses campagnes de dénigrement et de diabolisation des juges, notant que les résultats des enquêtes sont jusqu’à présent inconnus.
Et d’ajouter que la situation en continuelle dégradation de la justice en Tunisie s’explique par la défaillance du Conseil supérieur de la magistrature dont l’indépendance est souvent remise en cause.
Written by: Islam Sassi
Conseil supérieur de la magistrature Lamia Mejri lutte contre la corruption