Express Radio Le programme encours
Invité dans l’émission Mag-santé, le président de l’association tunisienne de la promotion de la santé, Karim Abdelwahed a indiqué, ce dimanche 30 mai 2021, que d’après les dernières statistiques publiées par l’Office national de la famille et de la population, le nombre d’avortements pratiqués en Tunisie a diminué de 27 % entre 2017 et 2018, avec 9300 cas en 2018 contre 12700 en 2017. Cette chute est expliquée, d’après l’invité, par la prise de conscience de la part de la société des effets nocifs de l’IVG sur la santé de la mère, notamment lorsqu’elle est pratiquée d’une manière clandestine et non sécurisée.
Il est à noter que la Tunisie était parmi les premiers pays arabes qui ont autorisé en 1973 l’interruption volontaire de grossesse, et ce même avant d’autres pays européens comme la France. Il reste que la loi de 1973 a soumis ce droit reconnu pour la femme à des conditions strictes et rigoureuses vu la délicatesse de cette pratique et les risques éventuellement encourus par la femme si l’avortement n’est pas effectué conformément aux normes de sécurité sanitaire dans un orgaisme agréé (établisssement hospitalier ou sanitaire et clinique autorisée), et sous le contrôle d’un médecin exerçant légalement sa profession.
Il est à remarquer que l’avortement n’est en principe autorisé qu’au cours du premier trimestre de la grossesse. Au delà des trois mois, l’avortement est soumis à des conditions légales beaucoup plus strictes. D’ailleurs, d’après le quatrième alinéa du Code pénal tunisien, il n’est autorisé que dans le cas où “la santé de la mère ou son équilibre psychique risquent d’être compromis par la continuation de la grossesse ou encore lorsque l’enfant à naître risquerait de souffrir d’une maladie ou d’une infirmité grave”.
Selon Karim Abdelwahed, il faut distinguer entre deux types d’avortement: l’avortement par médicaments et l’avortement chirurgical. Il a aussi fait savoir que l’avortement clandestin est encore pratiqué à domicile en dehors du cadre légal déterminé par la loi, en dépit des campagnes de sensibilisation contre cette pratique mettant en péril la santé, voire la vie de la femme.
Il a regretté que beaucoup de dépassements et de défaillances au niveau du contrôle de cette pratique, particulièrement dans le secteur privé, sont constatés. On peut même parler, d’après l’invité, d’un laxisme au niveau du contrôle de l’application des conditions autorisant l’IVG, qui se justifie en partie, par le fait que le ministère de la Santé est dépourvu des mécanismes et des moyens nécessaires pour contrôler cette pratique au sein des cliniques privées.
Il a également mis en exergue le succès du programme de limitation des naissances en Tunisie grâce à l’encadrement de l’accès à l’IVG nonobstant du non-respect des normes sanitaires et déontologiques par certains professionnels de la santé.
Written by: Islam
Association tunisienne de la promotion de la santé avortement Tunisie