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Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a exprimé son rejet total de la transformation de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) en « organe de contrôle des opinions libres et des contenus journalistiques », ce qui va à l’encontre de ses attributions et des dispositions de la Constitution ainsi que des normes internationales en matière de liberté de la presse et d’expression.
Dans un communiqué publié aujourd’hui, jeudi 1er août 2024, le syndicat a noté que les avertissements de l’Instance électorale à l’égard des médias s’étaient « multipliés » depuis la publication de la décision n° 545 de 2024 le 17 juillet dernier (relative à la révision et à l’extension des règles et conditions auxquelles les médias doivent se conformer pendant la campagne électorale et la campagne référendaire), laquelle a élargi le champ d’intervention de l’Instance à la période électorale.
Le syndicat a considéré que les avertissements adressés par l’Instance électorale aux médias font partie d’une série continue de pressions exercées par l’Instance sur les journalistes et les institutions médiatiques, dans le but d’imposer une tutelle sur le secteur de l’information et de faire taire toute voix libre qui suscite le débat sur les questions publiques pendant la période électorale et critique la gestion du processus électoral.
Il a rappelé que les radios « Express FM », « Mosaïque FM », « Jawhara FM » et « Diwan FM » avaient reçu des avertissements et des mises en garde, principalement sur ce que l’Instance électorale considérait comme des « doutes sur sa crédibilité, son indépendance et sa transparence, des insultes et des railleries à son égard et à l’égard du processus électoral pendant la période électorale, ainsi que le manque d’égalité dans la couverture médiatique entre les candidats à l’élection présidentielle, et le manque d’équilibre, de neutralité et d’objectivité dans la couverture des affaires électorales dans les programmes politiques, ainsi que l’absence d’opinion dissidente ».
Le syndicat a affirmé que les actions de l’Instance électorale constituent une « intervention flagrante dans les contenus médiatiques et une surveillance injustifiée des journalistes, cherchant ainsi à se protéger des critiques dans un dépassement manifeste de ses compétences ». Il a souligné que l’engagement envers la neutralité « ne doit pas être utilisé comme prétexte pour empêcher les journalistes d’analyser le travail des institutions impliquées dans le processus électoral, de commenter le déroulement du processus électoral et d’exprimer leurs opinions dans le cadre de certaines formes journalistiques ».
Le Syndicat des journalistes a exprimé sa solidarité totale avec les journalistes et les institutions médiatiques sous pression, appelant l’ensemble des journalistes à poursuivre leur travail selon les principes éthiques et les normes professionnelles, et à ne pas se soumettre à toute forme de pression ou de menace, quelle qu’en soit la source.
Written by: Ahmed Sakka