L’Instance nationale de lutte contre la traite des personnes remporte le prix du meilleur rapport à Washington

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompéo et Ivanka Trump, la fille du président des Etats-Unis, ont remis le prix « tip report hero award » à Raoudha Labidi, présidente de l’Instance nationale de lutte contre la traite des personnes,  au cours d’une cérémonie dans les locaux du département américain, jeudi 20 juin à Washington. 

Le rapport de cette Instance, publié l’année dernière, a révélé l’accroissement des cas de traite d’êtres humains en Tunisie en 2018, pour atteindre 780 cas, dont la plupart sont des femmes (578 cas).

Malek Khaldi, un des membres de cette structure, a déclaré que  » ce prix décerné par le département d’Etat américain est une victoire pour la Tunisie ». Il a notamment ajouté « le prix a récompensé les efforts déployés par l’Instance pour l’encadrement des victimes de la traite des personnes et pour sa coopération avec les organisations de la communauté internationale ».

Khaldi a cependant déploré « le manque des ressources nécessaires au bon fonctionnement de l’Instance » qui « opère avec un budget réduit ». Il a appelé le gouvernement à fournir les ressources humaines et matérielles requises.

Selon le rapport de l’Instance, le travail obligatoire arrive en tête de la traite des personnes en Tunisie, avec environ la moitié des cas relevés (49%), suivi par l’exploitation économique dans des activités marginales ou de mendicité (34,1%), vient ensuite l’exploitation sexuelle (11,9%) et, en dernier lieu, l’exploitation des enfants dans des activités criminelles avec 5% des cas.

« Les enfants représentent environ 48% de la totalité des cas de traite des personnes recensés l’année dernière, dont plus de 84% d’étrangers, tandis que les Tunisiens ne représentent que 15,7% de l’ensemble de ces cas », selon Laabidi.

La présidente de l’Instance nationale de lutte contre la traite des personnes a souligné que l’année 2018 était « l’année de lutte contre l’exploitation des enfants », soulignant que « la totalité des acteurs en charge de l’enfance en Tunisie dont les délégués à la protection de l’enfance, les ministères de l’Intérieur et des affaires sociales, ainsi que la société civile, se sont mobilisés pour la lutte contre ce phénomène ».

L’Instance nationale de lutte contre la traite des personnes a été créée en vertu de la loi organique n° 61 du 3 août 2016, relative à l’interdiction de la traite des êtres humains, qui vise à abolir toute forme d’exploitation dont les personnes pourraient faire l’objet, notamment parmi les femmes et les enfants.