Mahmoud Sami Ennabi : Une année 2021 difficile nous attends face au remboursement des dettes

Le chercheur en économie et professeur d’université Mahmoud Sami Ennabi a confirmé aujourd’hui 9 novembre 2020, lors de son intervention sur les ondes de radio Express FM, qu’un groupe d’économistes s’est rencontré avec le chef du gouvernement, Hicham Mechichi à propos de la situation économique du pays. Il ne s’agissait pas d’une réunion d’une structure qui conçoit des politiques économiques, mais plutôt qui émet des propositions, une ouverture aux avis des experts économiques ainsi qu’une anticipation de certaines solutions. « C’était plus proche du brainstorming de groupe qu’autre chose » a précisé Mohamed Sami Ennabi.

« L’économie tunisienne se plaint de l’instabilité politique, et la conception des politiques publiques doit être institutionnalisée, suivie, et relancée tout en lui conférant une certaine stabilité à travers des structures publiques » a expliqué l’invité d’Ecomag avant d’ajouter que certes la Banque centrale a obtenu son indépendance, mais il n’en demeure pas moins qu’il existe un problème résultant de l’absence de mécanismes de coordination. En effet, ces derniers ont empêché la Banque centrale de jouer son rôle de conseiller financier du gouvernement.

Par ailleurs, Mahmoud Sami Ennabi a indiqué qu’il comprend la position du gouvernement et de la Banque centrale et apprécie le rôle que cette dernière a joué en proposant des solutions alternatives, déclarant: « L’indépendance de la Banque centrale ne consiste pas à recourir à la politique monétaire pour financer un déficit structurel du budget de l’État chaque fois qu’un pays cherche à financer son déficit par la politique. Cela a conduit à une rupture des équilibres externes. »

Concernant la loi de Finances 2021, Mahmoud Sami Ennabi a déclaré: « Une année difficile nous attend avec le remboursement du principal et des intérêts des dettes, sachant que les dépenses d’investissement ne représentent que 7% du budget. » L’invité d’Ecomag a ajouté qu’en se basant sur cette situation, il ne sera pas possible de relancer l’économie sans l’instauration de réformes structurelles.

N.B