Masmoudi : « La situation est inquiétante mais… »

Le secrétaire général de l’Association tunisienne du pétrole et du gaz Adnen Masmoudi a déclaré, aujourd’hui, 13 juillet 2023, lors de son intervention à l’émission Expresso que la situation énergétique en Tunisie est très inquiétante, et que les problèmes vont se multiplier au cours des prochaines années si le rythme de production sera toujours le même.

Statistiques
Il a, en effet, ajouté que les subventions dans le domaine de l’énergie avaient augmenté de 130 % en raison de la hausse des prix des carburants sur les marchés internationaux.
Il a, également, souligné que la production est en train de diminuer.
Par conséquent, la quantité des carburants produite en 2023 sera inférieure à celle des années précédentes.
Selon Masmoudi, aucun puits n’a été foré, au cours de l’année 2022, pour explorer des hydrocarbures, ce qui entraîne une baisse de la production.
En effet, il a expliqué que la production avait diminué de 11 % en 2022, contre 30 % en 2015, ce qui impacte les équilibres financiers.
Cela indique que plus de 40 % du déficit commercial provenait des hydrocarbures en raison du recours accru aux importations.
Par ailleurs, plusieurs problèmes ont été rencontrés, au cours de l’année 2022, en ce qui concerne l’approvisionnement en matières pétrolières, indiquant que la situation, au cours de l’année 2023, ne sera pas meilleure que l’année précédente.
Certes la situation du secteur de l’énergie est confuse, mais les solutions sont bel et bien existantes, selon ses dires.

D’après Adnen Masmoudi, le plus important c’est de regagner la confiance des investisseurs étrangers, surtout après les campagnes de remise en question du pétrole, de la gouvernance et de la transparence.
Il a, également, ajouté que la Tunisie a un emplacement stratégique très important, mettant en évidence l’étroite liaison avec l’Europe concernant le gaz, en plus du projet d’électricité « Elmed », qui reliera la Tunisie et l’Italie.

S’agissant des projets futurs, Masmoudi a affirmé qu’il est temps de réactiver les programmes ambitieux de la production d’énergies renouvelables, insistant sur la nécessité d’avoir la volonté de concrétiser ces projets.

Obstacles
« L’absence d’un ministère spécialisé dans l’énergie représente un vrai problème », a-t-il indiqué Masmoudi, soulignant la nécessité de la réactivation du ministère de l’Énergie.
En outre, il a fait savoir que les achats de la Tunisie en énergie électrique auprès de l’Algérie ont augmenté au cours de l’année 2022 de 145 %. En revanche, une baisse des importations en gaz a été enregistrée.
Notons qu’en 2022, les ventes d’électricité de la STEG ont grimpé à 17,3 milliards de watt-heures, soit une augmentation de 5% par rapport à l’année précédente.
Selon le rapport de l’Association tunisienne du pétrole et du gaz, la valeur des impayés de l’entreprise à ses clients au 31 décembre 2022 s’élevait à 2,9 milliards de dinars, dont 44% appartenaient à des institutions publiques.