Express Radio Le programme encours
Moez Hammami, expert en statistiques et fondateur de Quantylix est intervenu, la matinée du lundi 21 septembre 2020 sur les ondes de radio Express FM, dans le cadre de l’émission Expresso, à propos des dernières statistiques relatives à l’évolution de la situation du Covid-19 en Tunisie. En effet, selon le dernier communiqué publié par le ministère de la Santé publique, 996 nouveaux cas positifs ont été enregistrés avec 159 décès courant 18 et 19 septembre courant. A ce titre, Moez Hammami a indiqué qu’il existe une incohérence entre les chiffres édités par les administrations régionales et ceux édités par les autorités centrales. A titre d’exemple, le statisticien cite :”à Bizerte, la direction régionale fait état de 178 cas positifs de Covid-19 tandis que la direction centrale évoque 231 cas positifs au 17 septembre courant. Aussi, l’autorité régionale recense 62 cas rétablis contre 55 cas évoqués par la direction centrale.
L’incohérence des chiffres !
Les cas de décès connaissent également le même traitement différé.” Selon l’expert en statistique, l’incohérence s’étale jusque dans la comparaison entre les chiffres publiés par le ministère de la Santé et l’Organisation Mondiale de la Santé. En effet, la différence est de taille, comme celle relative au nombre de décès par Covid-19 en une seule journée et qui est de l’ordre de 22, cité sur le site officiel de l’OMS. Et Moez Hammami de souligner qu’il ne s’agit pas de la première incohérence entre les deux autorités officielles, il y a lieu de réagir à toute vitesse afin de mettre un terme à ces “erreurs” commises au niveau des chiffres en vue d’éviter la panique dans les rangs des citoyens.
Dans le même sillage, Moez Hammami a évoqué un chiffre qui a, tout du moins, alarmé le grand public. Il s’agit du nombre de décès, de l’ordre de 17 en une seule journée. Il explique à cet effet :”il faut savoir que nous avons une chance ou deux au plus sur 1000 que ce chiffre soit correcte. A 99,99%, ce chiffre est erroné et ne peut être exacte. Cela ne signifie pas que les 17 cas de décès n’existent pas réellement mais il est quasiment impossible qu’ils se soient produit en une seule journée. En outre, en regardant de près le nombre des hospitalisations qui pourrait faire lieu d’indicateur sur l’éventuel nombre de décès, il n’y a, en effet aucune note prévoyant un nombre de décès aussi élevé en une seule journée.”
Une vitesse de propagation du virus difficile à freiner
Par ailleurs, l’expert en statistiques a expliqué que l’état des lieux actuel est la conséquence d’une vitesse de propagation de virus que nous n’avons pas été dans la capacité de freiner ou du moins ralentir depuis le 30 août dernier. Moez Hammami attire l’attention sur les raisons ayant conduit à pareille situation à savoir : le non respect des gestes barrières par les citoyens. Il n’en demeure pas moins que l’Etat est de même responsable de l’actuelle situation dans la mesure où il n’applique pas certaines règles comme l’interdiction des rassemblements notamment dans les boîtes de nuit où la propagation du virus est très importante. Toutefois et en dépit des chiffres en croissance, Moez Hammami a indiqué que la Tunisie n’est pas encore entrée dans la zone rouge indiquant une situation chaotique, mais tout juste aux abords. “Selon les trois sous-scénarios que nous avons établis, nous pouvons aller jusqu’à 1000 cas de décès, alors que selon les trois premiers scénarios, il s’agissait de 400 cas de décès au plus. Il faut savoir également, que le nombre des cas positifs a connu un rebond à cause de la progression du nombre de tests effectués. C’est pourquoi, dans les prochains jours, le nombre de cas positifs découverts sera en baisse, car l’Etat décidera de ne tester que les personnes ayant des symptômes. D’ailleurs, j’appelle à se concentrer sur le nombre des hospitalisations et le nombre des décès pour évaluer réellement la situation du Covid-19 en Tunisie.” a précisé Moez Hammami concluant qu’il faut en urgence trouver des solutions permettant d’augmenter la capacité des soins dans les structures publiques en l’occurrence.
Nadya Elsabbagh
https://www.facebook.com/RadioExpressFm/videos/936941040127884/
Written by: Manel gharbi