Express Radio Le programme encours
Le professeur d’économie Moez Laâbidi a déclaré, au micro de radio Express FM, vendredi 11 juin 2021, que la clarté de la vision et les bases solides de l’économie sont le point de départ de tout succès, ajoutant que la modification du Code de changes ainsi que la mise en place d’autres réformes ne représentent pas le bon moyen d’une sortie de crise sans la réalisation des deux premiers éléments.
Il a ajouté que la situation du Liban et celle de la Tunisie partagent également la faiblesse du système de surveillance et la faible capacité de contrôle de l’économie. Moez Laâbidi a appelé à tirer les leçons de la crise libanaise et essayer d’en tirer profit.
En ce qui concerne le taux d’inflation, il a déclaré que l’impression des billets de banque s’inscrit dans le cadre du discours populiste, la porte ne peut pas être ouverte à cette tendance. L’invité de l’émission Expresso a souligné qu’une inflation de plus de 10% représente un danger pour la Tunisie, surtout avec la faible capacité de l’Etat à appliquer la loi et la faiblesse de l’organe de contrôle.
Moez Laâbidi a ajouté que le Liban a connu une crise simultanée avec l’endettement, l’inflation, la corruption, l’économie rentière, en plus de la faiblesse de l’activité agricole et industrielle, ce qui a fait de la crise un impact direct sur les prix de toutes les matières premières.
Il a estimé que la crise en Tunisie est différente de la crise en Grèce en raison du soutien de l’Union européenne à la Grèce d’une part et de la capacité de l’État à faire respecter la loi d’autre part. Le professeur d’économie a ajouté que sans l’arrêt de l’activité du phosphate et de nombreux secteurs vitaux, il n’y aurait aucune raison d’aller vers au Fonds monétaire international, sachant que de nombreuses parties qui diabolisent l’orientation vers le FMI ont également applaudi les sit-in dans le secteur des phosphates et le considéraient comme un combat.
Moez Laâbidi a déclaré qu’il n’y avait pas de désaccord sur la nécessité de lancer un dialogue national, mais il est nécessaire que toutes les parties prennates à ce dialogue revoient leurs positions et abolissent l’alignement idéologique aveugle derrière les partis et les organisations.
Par ailleurs, il a souligné que la crise en Tunisie ne pouvait pas ressembler au scénario libanais en raison de la diversité de l’économie nationale par rapport à l’économie libanaise et de nombreux autres facteurs, et a mis en garde, d’autre part, contre le manque de volonté de réforme de la part de tous les gouvernements successifs.
Written by: Nadya Bchir