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La Fédération générale de l’enseignement secondaire a exprimé, dans un communiqué, son rejet du décret publié par le ministère de l’Éducation le 23 juillet 2024, relatif à la facilitation des missions des inspecteurs de l’enseignement préparatoire et secondaire. Elle considère que ce décret étend les pouvoirs et les missions des inspecteurs au détriment des tâches des enseignants.
La Fédération générale de l’enseignement secondaire, affiliée à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a demandé au ministère de l’Éducation de retirer ce nouveau décret, le qualifiant de « concentration des pouvoirs pédagogiques et administratifs entre les mains des inspecteurs, ce qui pourrait constituer une usurpation claire des missions des différents corps et acteurs, telles que définies par les lois et les décrets régissant le domaine éducatif ».
Le secrétaire général de la Fédération générale de l’enseignement secondaire, Mohamed Essafi, a déclaré ce lundi 29 juillet 2024 que la publication de ce décret par le ministère de l’Éducation à ce moment précis n’est, selon lui, pas anodine.
Essafi a expliqué dans une déclaration au cours de l’émission Le Grand Express qu’il y a une confusion entre ce qui est pédagogique et ce qui est administratif, ajoutant que « nous cherchons une base pour la concertation et le dialogue ».
Il a poursuivi en affirmant que « le domaine de travail des inspecteurs est essentiellement pédagogique et qu’il était d’usage que tout ce qui concerne l’éducation soit discuté entre les surveillants et les directeurs », précisant que le nombre d’inspecteurs est insuffisant pour effectuer un suivi complet, chaque inspecteur n’étant pas en mesure de surveiller et suivre tous les enseignants.
Il s’est interrogé sur la légitimité de confier aux inspecteurs la nomination des enseignants, soulignant que le communiqué du ministère de l’Éducation ne précise pas la nature du travail des inspecteurs.
Essafi a insisté sur le fait que le licenciement des enseignants ne devrait se faire qu’en se basant sur des rapports et par l’intermédiaire de commissions, notant que l’échange de documents compromet le principe de consultation et de dialogue entre les parties prenantes.
Il a ajouté : « Nous voulons une approche globale et non restreinte concernant ce corps. Les mutations ne devraient pas être seulement pédagogiques, et ce qui se passe pourrait entraîner une forme de pouvoir excessif et un manque de compréhension de la situation vécue par les enseignants. ». Il a également affirmé que « cette procédure perturbera tout ce que nous avons acquis au fil des décennies », en précisant que la Fédération générale réagira avec force.
Il a souligné que « le ministère de l’Éducation ne peut pas agir seul et promouvoir un discours affirmant son ouverture au dialogue », et a imputé à l’autorité de tutelle le désordre et le chaos qui pourraient découler du décret.
Il a conclu en disant que « le droit au travail syndical est un acquis que nous ne laisserons pas tomber, et en réalité il n’y a pas de dialogue ni de négociation, et le ministère prend des décisions unilatérales et cherche à retirer la légitimité de la Fédération générale ».
Il a noté que la dernière réunion avec la ministre avait eu lieu le 15 mai, où un certain nombre de mesures avaient été convenues mais non mises en œuvre, ce qui reflète une intention de restreindre le travail syndical, selon lui.
Il a ajouté : « Nous avons demandé une réunion de travail, mais la ministre a refusé. Nous devons maintenant nous mobiliser et appeler à la tenue d’une assemblée sectorielle administrative, tout en restant ouverts à la négociation et au dialogue, et nous ne sommes pas en marge du paysage », selon ses propos.
Written by: Ahmed Sakka