Express Radio Le programme encours
L’activiste politique et fondateur du parti socialiste, Mohamed Kilani, a indiqué que les projets défendus par le président de la République, Kais Saied, à l’instar du système de gouvernance par les bases, les sociétés citoyennes et la réconciliation pénale, ne représentent pas un programme politique. Il s’agit, selon lui, d’un projet arbitraire et de débats stériles de première année politique! Invité du programme Hdith Esse3a, Kilani a qualifié ces projets illusoires et irréalisables..
L’invité de Walid Ben Rhouma a rappelé que l’économie tunisienne avait reposé au cours des années 70 sur trois piliers : le secteur public, les entreprises privées et les coopératives. Excepté les entreprises du secteur privé, les autres piliers ont disparu au fil des années.
Kilani a noté que le projet des sociétés citoyennes ne peut prospérer que 3 ans après leur création. Or, la situation socio-économique en Tunisie ne favorise pas de tel projet dans la mesure où nous avons besoin de solutions urgentes et à effet immédiat.
Sur un autre plan, il s’est exprimé sur la liste des hommes d’affaires établie par la commission d’Abdelfateh Omar est caduque et doit être actualisée, puisque la plupart des noms cités dans cette liste ont déclaré leur faillite,quitté le pays ou encore ils sont déjà décédés.
Au sujet de la consultation nationale, le fondateur du parti socialiste a considéré qu’elle est inopportune, et qu’elle ne le concerne pas puisqu’elle a été élaboré par et pour Kais Saied, du moment où il va nommer lui même les membres de la commission qui sera chargée d’élaborer le programme issu de la consultation et proposer ensuite le projet d’amendement de la Constitution, du régime politique et de la loi électorale.
“On ne peut pas organiser une consultation nationale et poser des questions assez techniques au peuple dont la majorité sont des profanes qui ne saisissent pas suffisamment la teneur des questions d’ordre juridique ou économique”, a-t-il déploré.
L’accent a été mis sur l’éparpillement de la gauche tunisienne, puisque “chacun voit midi à sa porte” en l’absence de toutes coordination entre les partis de la gauche tunisienne. L’invité de l’émission Hdith Esse3a a également évoqué la stagnation idéologique caractérisant les partis de gauche, qui ressemblent aujourd’hui à une forfanterie sans idées, ni identités ou projets.
Kilani a considéré que la gauche tunisienne n’a pas tiré les leçons de l’échec de la gauche dans d’autres pays comme la Turquie et l’Amérique latine. Les partis de gauche n’ont pas appris non plus de leurs erreurs ou de celles des partis démocratiques, eux aussi fragmentés et éparpillés.
De même, les alternatives proposées par la gauche ne sont pas réalistes, faisant allusion dans ce cadre à la république populaire préconisée par le parti des travailleurs. En effet, il s’agit d’un choix stratégique et le moment n’est pas propice pour mettre en place de telle vision.
“Il faut protéger le pays des menaces du populisme et de l’idéologie des Frères”, a-t-il insisté.
Et d’ajouter que les partis de gauche ont perdu de leur force et doivent présenter des alternatives différentes pour pouvoir mener à bon port le pays, avec les partis républicains et démocratiques.
Written by: Islam Sassi