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L’ancien directeur général de la politique monétaire à la Banque Centrale de Tunisie, Mohamed Salah Souilem, a estimé que la BCT s’apprête à baisser son taux d’intérêt directeur, indiquant que ceci ne se fera qu’après que l’inflation diminue au-dessous des 7%.
Il a fait savoir, au micro d’Expresso, que la BCT prépare le processus de la baisse de l’inflation, rappelant qu’elle est passée de 10,4% en février 2023 à 7,3% en juin 2024.
Souilem a expliqué que cette baisse significative depuis février n’empêche que l’inflation reste à des niveaux supérieurs à la normale, qui doit être de l’ordre de % selon lui.
Souilem a, également, évoqué le dernier communiqué de la BCT, notamment en ce qui concerne sa préoccupation par rapport au ralentissement de l’évolution des crédits dispensés aux PME.
Dans ce cadre, il a fait savoir que la BCt est préoccupée essentiellement de la baisse de l’investissement résultant de ce ralentissement, impactant négativement la croissance.
« Depuis 2011, le rythme de la croissance est le plus bas en 14 ans depuis l’indépendance. Ceci impacte les finances publiques, ce qui conduit à un recours à l’emprunt », a-t-il dit, expliquant que « l’unique option qui s’offre à la Tunisie est l’emprunt sur le marché intérieur, en raison de la difficulté de recourir au marché international et aux prêts bilatéraux »
Il a affirmé que les crédits accordés à l’économie sont de seulement un plus de cent milliards de dinars, tandis que les bons de trésors accaparent environ 25 milliards de dinars alors que.
« Ceci impacte la liquidité et les crédits orientés vers le secteur privé certes, mais pas autant que l’on imagine ».
Il est à rappeler que le Conseil d’Administration de la Banque Centrale de Tunisie a décidé de maintenir le taux d’intérêt directeur inchangé, à 8 %.
La Banque Centrale de Tunisie a révélé, dans un communiqué de presse, que son Conseil d’Administration a examiné, lors de sa réunion du mercredi 31 juillet 2024, les développements économiques et financiers récents tant au niveau national qu’international.
Le Conseil a étudié l’évolution de l’activité bancaire en 2023 et au cours du premier semestre 2024, en ce qui concerne le financement de l’économie et la mobilisation de l’épargne, ainsi que la solidité financière et les défis auxquels le secteur bancaire devra faire face dans les années à venir.
À la fin de sa réunion, le Conseil a souligné la nécessité de « prioriser actuellement le soutien au processus de réduction de l’inflation et de maintenir la stabilité macroéconomique et la stabilité financière ».
Written by: Meher Kacem