Express Radio Le programme encours
Ahmed Ounaïes ancien diplomate et ancien ministre des Affaires étrangères a déclaré, jeudi 17 août 2023, que la scène dans laquelle se trouve la Tunisie est variable surtout que tous les pays sont éloignés et ont des problèmes nationaux impérieux par rapport aux relations extérieures, sachant que les crises auto-nationales prévalent en Afrique du Nord et dans le reste des régions.
Lors de son intervention à l’émission Expresso, Ounaïes a affirmé qu’il est nécessaire de trouver une approche commune et une interconnexion entre les pays voisins surtout avec la conjoncture économique et financière difficile de la Tunisie.
« Il faudrait nouer des relations avec tous les partenaires traditionnels pour stimuler les échanges, d’autant plus que de nombreux d’entre eux sont dans une situation similaire à celle de la Tunisie et le lien direct permet de réaliser une renaissance économique », a-t-il avancé.
« Les relations directes sont nécessaires entre les pays du sud et doivent être renforcées », a-t-il ajouté.
Parlant de la migration, Ounaïes a affirmé que la Tunisie a surmonté ce problème sur la base de règles fermes et conformes à la culture tunisienne et libyenne et à ce qui est acceptable mondialement sans déroger aux lois internationales.
D’après Ounaïes, la Tunisie et la Libye rempliront leur devoir et ce en accord avec la Libye et l’Italie.
Il a, en effet, estimé que malgré la coordination tardive de la partie libyenne avec tous les partenaires gouvernementaux et non gouvernementaux, elle a été réussie, selon ses dires.
L’Algérie veut d’une politique indépendante
S’agissant de l’Algérie, Ounaïes a évoqué la déclaration du député au Parlement algérien, dans laquelle il accuse la Tunisie d’être sur le point de se normaliser avec Israël, indiquant que la réponse du président de la République à ce sujet est nécessaire pour régler l’accusation.
Toujours par rapport à la migration, l’ex-ministre a affirmé que la Tunisie n’a pas pris les mêmes initiatives avec l’Algérie en comparaison avec ce qui a été fait avec la Libye. Selon lui, il faut aborder la question de l’immigration entre la Tunisie et l’Algérie, et les mêmes principes doivent être adoptés avec l’Europe, l’Afrique subsaharienne et les immigrés sans préjudice de leurs droits. « la Tunisie en est consciente et n’accepte de leçons de personne », a-t-il commenté.
Ounaïes a, en effet, estimé que l’Algérie veut d’une politique indépendante et ne souhaite pas s’engager dans une politique de coopération avec les pays voisins.
Cependant, il a souligné que la Tunisie ne dispose pas des mécanismes nécessaires pour répondre aux principes, valeurs et principes dont les immigrés ont besoin, compte tenu des faibles capacités, et malgré cela, il existe une solidarité totale de la part de la Tunisie.
« Il n’est pas possible de répondre à toutes les conditions coûteuses imposées à la Tunisie », a-t-il avancé.
Les relations avec le Maroc
Concernant les prochaines étapes nécessaires, Ounaïes a estimé que la Tunisie a tardé de régler la situation avec le Maroc, sachant qu’il est nécessaire de tenir une session collective entre la Tunisie, le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie sur la question libyenne avant qu’elle ne soit contrôlé par d’autres pays.
Selon lui, il est nécessaire de réaliser une feuille de route pour sortir de la crise et initier un gouvernement unifié qui sera un point de départ pour la politique libyenne.
« Avant de se diriger vers l’Europe, il faut ouvrir la porte aux Africains face à l’exacerbation de la crise migratoire qui va se poursuivre pendant des décennies. La question peut être discutée au sein de l’Union africaine pour trouver un terrain d’entente entre nous, et ainsi l’Europe sera un partenaire et non la partie la plus forte pour résoudre de tels problèmes entre Africains », a-t-il conclu.
Written by: Yosra Gaaloul