Safi Saïd : La Tunisie est au bord d’une faillite politique et économique..

L’activiste politique et député au sein du Parlement gelé, Safi Saïd, a estimé aujourd’hui, le 15 décembre 2021, que la feuille de route proposée par le président de la République, Kais Saied est principalement adressée à l’étranger et également à l’UGTT. Lors de sa présence dans l’émission Hdith Esse3a, Safi Saïd a indiqué que l’UGTT a exercé une pression sur le président Saied pour qu’il fixe enfin le calendrier, précisant que la pression étrangère est essentiellement de nature économique.

Une année nous sépare des élections législatives, une année lourde qui pésera sur le peuple tunisien

Selon lui, l’étranger a plutôt demandé une feuille de route et non pas un calendrier formel comportant une série de dates, considérant qu’il est indispensable d’élaborer une feuille de route d’une manière participative. Dans la même veine, il a ajouté que l’organisation des élections législatives d’ici un an serait trop tardive, surtout en l’absence de développement et de visions économiques.

Saied aurait pu dissoudre le Parlement et organiser directement des élections

D’après le penseur et activiste politique, Safi Said, le locataire de Carthage aurait pu opter pour une alternative plus sûre en annonçant la dissolution du Parlement et en organisant des élections législatives anticipées, à côté de la révision de la loi électorale et de la loi organisant les partis politiques pour protéger le processus démocratique.

 “En tout cas, le président Saied ne règne pas seul. Il subit lui aussi la pression du Conseil de sécurité, de l’armée, de la rue et des institutions internationales”, a-t-il déclaré.

Il vaut mieux renforcer la coopération économique avec l’Algérie au lieu de lui demander des prêts

Au sujet du prêt algérien accordé à la Tunisie, Safi Said a dit qu’il vaut mieux oeuvrer pour rouvrir les frontières et renforcer la coopération entre les deux pays dans la mesure où de pareil prêt couvre à peine 10 jours de la masse salariale en Tunisie. L’invité de Walid Ben Rhouma a appelé, dans ce contexte, à consolider les rapports de coopération économique avec la Libye et l’Algérie.

Sur un autre plan, il a affirmé que Abou Mazen est venu dans l’intention de réconcilier l’Algérie et le Maroc, appelant Saied à tenter de trouver un terrain d’entente avec les partis politiques tunisiens au lieu de s’immiscer dans les querelles politiques entre Fatah et Hamas.

D’après Safi Said, le président de la République n’était pas assez audacieux et n’a presque rien annoncé lors de son dernier discours, rappelant que la feuille de route à laquelle les acteurs politiques font appel est claire et limitée dans le temps.

“Les présidents inaugurent les projets et Kais Saied entre par effraction aux entrepôts de pommes de terre!”, a-t-il ironisé, ajoutant dans le même sens que le populisme de Kais Saied est pauvre et malhonnête.

Nous ne sommes pas au Japon!

L’invité du programme Hdith Esse3a a critiqué l’organisation d’une consultation nationale électronique, comme si on parlait de la Suisse ou du Japon, oubliant que le président Kais Saied écrit encore des lettres manuscrites et que toutes les administrations tunisiennes requièrent la légalisation de signature.

Il s’est également interrogé sur la faisabilité de sa proposition portant sur l’investissement des corrompus dans les régions pauvres, une solution qui demande assez de temps et de réflexion avant qu’elle soit concrètement mise en œuvre.

Et de poursuivre que tout activiste politique est en droit d’être à la tête d’un ministère, sinon pourquoi a-t-il accédé à la vie politique ?

“Certaines révolutions ne sont  que des malédictions et cette malédiction n’a pas épargné les tunisiens”

L’activiste Safi Said a rappelé que certaines révolutions ne sont que des malédictions et que le peuple tunisien, comme les peuples lybien, syrien et yamani, a été aussi affecté par les répercussions de ces révolutions.

Et de poursuivre que la Tunisie n’est pas le Liban vu le particularisme de chaque société.