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Le candidat indépendant aux élections présidentielles anticipées, Hamadi Jebali, a fait savoir, au micro de Bessyessa, ce lundi 02 septembre 2019, qu’il a tenu, samedi, une réunion avec Moncef Marzouki et Seifeddine Makhlouf, et ce afin de convenir à un accord pour présenter un seul candidat au nom de ce qu’il a appelé « le courant révolutionnaire ».
Hamadi Jebali a indiqué que « la réunion n’a pas été fructueuse. Marzouki s’est autoproclamé leader du courant révolutionnaire parce qu’il est mieux placé dans les sondages ». Il lui a demandé, selon ses dires, « comment vous prenez les sondages comme indicateur alors que vous dites toujours qu’ils sont mensongers ». L’ancien chef du gouvernement a fait savoir qu’un accord sera peut-être trouvé lors du deuxième tour.
« Unifier les chambres de commande des différents corps sécuritaires, sous la tutelle de la présidence de la République »
Jebali a affirmé que le Président de la République doit rassembler et non pas faire partie des conflits idéologiques. Chose qu’il a promis de ne pas faire, affirmant que le dossier sécuritaire constitue la priorité. « Il faut un système solide pour lutter contre le crime organisé, les braquages et les gangs de drogue », a-t-il dit.
Concernant le terrorisme, Hamadi Jebali a insisté sur l’importance d’unifier les chambres de commande des différents corps sécuritaires, sous la tutelle de la présidence de la République. « Il faut trouver une équipe sécuritaire répartie sur quatre ou cinq grandes régions et l’intégrer dans l’équipe des interventions rapides de la brigade anti-terrorisme parce que ce sont les meilleurs », a-t-il indiqué.
« L’égalité successorale ? C’est le problème de l’élite idéologique tunisienne »
Quant à l’égalité successorale, Jebali l’a considérée comme « le problème de l’élite idéologique tunisienne », avant d’ajouter qu’il s’agit d’un « débat poltico-électoral qui qui n’intéresse les femmes en rien ».
« Je ne considère pas ce sujet comme important. Allez voir les droits bafoués des femmes qui travaillent, que ce soit au niveau des salaires, les conditions de travail ou le transport », a-t-il clamé.
« Je collaborerai avec les Emirats et l’Arabie Saoudite, à condition… »
Pour ce qui est du dossier libyen, Jebali considère le problème comme libyen-libyen : « le peuple libyen a fait sa révolution et je le salue, mais je refuse l’ingérence étrangère. Ces pays ne sont pas en Libye pour l’appuyer. Ils ne cherchent que leur propre intérêts ».
Jebali a, également, fait savoir qu’il collaborera, une fois Président, avec tous les axes de la région arabe, à condition qu’ils n’interviennent pas dans ses affaires, spécialement l’Emirats et l’Arabie Saoudite. Dans la foulée, il a salué le Qatar et la Turquie pour avoir « donné environ 3.2 millions de dollars après la révolution. « Les dons des autres n’ont pas dépassé les 100 millions », a-t-il ajouté.
S’il est élu Président, la première décision de Hamadi Jebali, une fois au Palais de Carthage, sera de « déclarer un état d’urgence socio-économique ». L’idée est de chercher à arrêter l’hémorragie dans les secteurs sensibles, tel le dossier du phosphate « où nous avons perdu nos client à cause des manifestations et de la suspension de la production ». « Il faut exporter et il est impératif de ramener 11 milliards du tourisme et d’autres secteurs », a-t-il dit.
« L’ambassadeur américain nous a fait part de sa crainte d’une attaque juste avant l’attaque de l’ambassade américaine »
Hamadi Jebali a, aussi, évoqué le sujet de l’attaque de l’ambassade américaine, attestant qu’elle a été mal gérée.
« L’ambassadeur américain nous a fait part de sa crainte d’une attaque juste avant l’attaque de l’ambassade américaine. C’était juste avant que je ne parte en voyage. Je leur ai dit de faire trois rideaux pour empêcher les manifestants de passer. Rien n’a été fait. Conséquence : ils ont pu accéder à l’ambassade », se rappelle-t-il.
Jebali a considéré qu’il y a eu erreur de calcul dès le départ, suivi d’une défaillance sécuritaire au niveau du commandement des opérations, ajoutant que « certains tunisiens ont essayé de pousser les Etats-Unis à rappeler son ambassadeur et fermé son ambassade à Tunis ». Selon lui, l’administration américaine n’a pas donné suite à ces demandes, attribuant le mérite de « gros coup » à Hillary Clinton
Written by: Rim Hasnaoui