Prêts, bénéfices, impôts… Tout ce qu’il faut savoir sur le secteur bancaire en Tunisie

Le professeur en économie et analyste financier Bassem Ennaifer a indiqué que les chiffres les plus importants liés au secteur bancaire en 2023 indiquent la réalisation de 1,5 milliard de dinars de bénéfices nets, ainsi que sa contribution à l’impôt s’élevant à 879 millions de dinars.

Cette contribution à l’impôt, l’une des plus importantes pour les entreprises, explique, selon lui, l’imposition d’une contribution temporaire supplémentaire de 4% dans le cadre du projet de loi de finances pour l’année 2025.

Les prêts

Ennaifer a indiqué, au micro d’Expresso, ce lundi 9 décembre 2024, que l’encours total des prêts accordés par les banques aux entreprises s’élève à 86,6 milliards de dinars, dont 71 milliards de dinars au profit des entreprises privées et 15,6 milliards de dinars au profit des entreprises publiques et de l’administration en général.

Les banques ont également 28,7 milliards de dinars de prêts aux personnes, dont 12,8 milliards de dinars de prêts logement et 15,8 milliards de dinars de prêts de consommation.

Le secteur des services s’est accaparé 52,3%, contre 43,1% pour le secteur industriel et 4,6% pour le secteur agricole. Ce dernier ne bénéficie pas de financements importants, malgré son importance, à cause du manque d’organisation du secteur.

Les bénéfices

Par ailleurs, Ennaifer a précisé que les fonds propres des banques ont atteint 11,5%.

Et d’ajouter que « le secteur bancaire réalise des bénéfices et en retour ne les distribue pas de manière importante. La BCT publie, depuis des années, une circulaire stipulant les bénéfices que les banques ont le droit de distribuer, qui ne doivent pas dépasser 35%, ce qui a conduit à l’accumulation annuelle de bénéfices pour le secteur bancaire, qui sont ajoutés aux fonds propres avant de passer aux normes internationales reconnues ».

Il a évoqué les prêts accordés par les banques aux institutions de l’Etat, où la dette des différentes structures de l’Etat tunisien, qu’il s’agisse des institutions publiques, de l’administration ou du trésor public a atteint, auprès des banques, la somme de 34,9 milliards de dinars.