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La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak ont annoncé le cofinancement d’un projet italo-britannique relatif au rapatriement volontaire assisté vers les pays d’origine, mis en place par l’Organisation internationale pour les migrations, en faveur des migrants bloqués en Tunisie.
Dans ce cadre, Hassan Boubakri, président de Centre de Tunis pour la Migration et l’Asile a précisé qu’il ne s’agit pas de l’expulsions des Tunisiens clandestins en Italie : « pour ce volet, il existe déjà des accords signées et renouvelés à maintes reprises ».
Il a affirmé que des « voyages groupés sont organisés toutes les semaines pour le rapatriement des Tunisiens clandestins en Italie, bien qu’il s’agit d’une pratique non conforme aux traités internationales », précisant que ces vols atterrissent aux aéroports de Tabarka et d’Ennfidha.
Hassan Boubakri a expliqué que l’accord signé entre l’Italie et la Grande Bretagne concerne le rapatriement des Subsahariens arrivés en Tunisie clandestinement.
« Le nombre de ces personnes a explosé. Ils fuient désormais la Libye et l’Algérie et tentent la traversée vers l’Europe à partir de la Tunisie », a-t-il dit.
Et d’ajouter : « la Tunisie est une victime dans cette histoire. Elle se trouve dans une mauvaise situation puisque le rapatriement de toutes ces personnes, qui se comptent par milliers, est très coûteux. Il faut également examiner chaque cas avant son rapatriement parce que l’accord de Genève, que la Tunisie avait signé, interdit le rapatriement groupé, outre le fait qu’il est indispensable d’avoir l’approbation des pays d’origine pour accepter le rapatriement de leurs ressortissants ».
Il a par ailleurs estimé que la Tunisie devrait accepter plus de rapatriement des Tunisiens clandestins en Italie pour profiter de cette « aide » financière italo-britannique.
Dans ce cadre, il a fait savoir que l’Europe, spécialement l’Italie, avait tenté, à maintes reprises, de négocier un accord avec la Tunisie pour accueillir les subsahariens expulsés qui ont atterri en Europe à partir de la Tunisie : « mais notre pays a toujours refusé ce genre d’accord et estime qu’il n’est pas responsable des non Tunisiens ».
Le président de Centre de Tunis pour la Migration et l’Asile s’est étonné de l’absence de l’implication de la Tunisie « officiellement du moins » dans l’accord italo-britannique qui concerne, en premier lieu, le territoire tunisien.
Il est à rappeler que Londres et Kigali avaient signé, mardi dernier, au Rwanda un nouveau traité visant à ressusciter un accord controversé pour expulser dans ce pays des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni, trois semaines après le rejet d’un précédent projet.
Le gouvernement britannique s’efforce de sauver cette mesure phare de sa politique contre l’immigration illégale, après le camouflet infligé mi-novembre par la Cour suprême britannique qui a confirmé que son projet était illégal en l’état. Ce nouveau traité « répondra aux préoccupations de la Cour suprême », a assuré le ministère de l’Intérieur britannique dans un communiqué.
Rome a également signé un accord avec l’Albanie pour gérer deux centres d’accueil sur son territoire, qui avait été temporairement bloqué par la Cour constitutionnelle du pays des Balkans.
Written by: Meher Kacem
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