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Rhili: Appel à l’engagement citoyen pour une gestion durable de l’eau

today19/12/2023 6

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L’expert en développement et ressources hydrauliques, Houcine Rhili, a déclaré, mardi 19 décembre 2023, que toutes les eaux de précipitations ne se dirigent pas systématiquement vers les barrages où une partie des précipitations s’écoule en surface,pour se diriger vers les ruisseaux et les rivières contribuant ainsi à l’écoulement naturel.

Lors de son intervention à l’émission Expresso, Rhili a indiqué que la quantité stockée, actuellement, dans les barrages durant la période allant du 1er jusqu’au 17 décembre ne dépasse pas les 82.5 millions m3 avec un taux de remplissage aux alentours de 24.4 %.
« Le gouvernorat de Monastir a enregistré la plus grande quantité de précipitation parmi tous les gouvernorats, alors qu’elle ne contient aucun barrage, donc toute la quantité va se diriger vers les bassins versants et vers la mer », a-t-il avancé.

De forte précipitations, mais …

Par ailleurs, Rhili a affirmé que les précipitations récentes se sont étendues sur une période prolongée, caractérisées par un débit modéré. Cette condition météorologique a favorisé une absorption plus efficace par la nappe phréatique, contribuant ainsi à une recharge plus significative des réserves d’eau souterraine, sachant que la quantité d’eau absorbée par le sol excède celle qui s’est dirigée vers les barrages. « Au moins ça va servir à compenser l’exploitation excessive durant la dernière période », a-t-il ajouté.
« J’estime que la quantité d’eau stockée dans les barrages atteindra les 100 millions de m3, mais cela demeure insatisfaisant », a-t-il ajouté.
D’après Rhili, les inondations actuelles témoignent de la détérioration totale de l’infrastructure et soulignent que les autorités continuent de suivre des schémas archaïques pour la gestion des ressources hydriques.
Selon lui, il y a une focalisation sur les régions dotées de barrages, sans prendre en compte l’exploitation des volumes considérables d’eau qui circulent à travers les canalisations.
Rhili a recommandé de s’inspirer des pays développés qui ont modifié leurs politiques en matière de gestion des eaux de ruissellement.
« On peut même utiliser les sous-sols des immeubles comme des réservoirs pour collecter les eaux de ruissellement, permettant ainsi leur réutilisation ultérieure dans des activités telles que le nettoyage et l’irrigation. », a-t-il développé.
« Nous sommes encore en retard par rapport aux techniques utilisées », a-t-il poursuivi.
En effet, d’après ses affirmations, la quantité d’eau récupérée des précipitations n’a pas dépassé les 18% au cours des 60 dernières années. « Le niveau de remplissage des barrages est considérablement bas par rapport aux trois années précédentes, avec une différence atteignant les 280 millions m3 », a-t-il ajouté.
D’après Rhili, l’investissement dans le domaine de l’eau ne devrait pas être limité à la seule période des précipitations, mais plutôt envisagé sur le long et le moyen terme.

Une mauvaise gestion 

Malgré la présence d’ingénieurs et de technologies modernes, il y a encore un écart entre les compétences disponibles et la mise en œuvre effective des technologies, selon ses dires.

Il a, également, indiqué qu’il est essentiel de réexaminer notre infrastructure en tenant compte des évolutions climatiques, notamment avec le changement de la carte des précipitations. On constate désormais que les précipitations ne se limitent plus au nord, mais se concentrent également dans le centre et le sud.
Il a, aussi, souligné l’importance de revenir aux méthodes traditionnelles de collecte des eaux de pluie. Les méthodes traditionnelles de récupération des eaux de pluie incluent généralement la capture des eaux pluviales à partir des toits, des gouttières, et leur stockage dans des réservoirs ou citernes. Ces approches sont souvent considérées comme durables et respectueuses de l’environnement, offrant une source locale et renouvelable d’eau pour divers usages, tels que l’irrigation, le nettoyage, voire même la consommation dans certaines régions.

Concernant les nouvelles méthodes, comme le dessalement des eaux de mer, Rhili a exprimé une certaine réticence en raison de la nature coûteuse de cette technique, évaluée à 3/4 dinar tunisien par mètre cube, et de sa forte consommation énergétique.
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En utilisant seulement 10% du budget attribué au dessalement des eaux de mer, il serait possible de rénover le réseau de canalisations actuellement détérioré. », a-t-il ajouté.

Selon Rhili, il s’agit d’une question de mentalité, une préoccupation citoyenne qui englobe l’ensemble de la société. « L’État devrait faciliter les procédures pour encourager la participation active de chacun dans la préservation et la gestion durable des ressources en eau », a-t-il conclu.

 

Written by: Sarra Ben Omrane



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