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L’ingénieur, agriculteur et membre du Conseil central de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche Salah eddine Riahi a déclaré, vendredi 15 septembre 2023, que le secteur agricole connait une crise majeure due au changement climatique, ajoutant que les lois et la législation doivent suivre le rythme des changements climatiques et technologiques afin que nous puissions faire face à cette situation critique.
Lors de son intervention à l’émission « Hdith fil Business », il a estimé qu’il est primordial d’intensifier les cultures et de promulguer des lois appropriées au secteur agricole.
En revanche, il a souligné que les complications administratives ne permettent pas aux agriculteurs d’investir librement, notamment le non-renouvellement des contrats de location des terrains ainsi que la nécessité de l’obtention des autorisations, sans parler des longs délais de leur délivrance.
Riahi a, également, affirmé qu’il existe une réticence parmi les jeunes à travailler dans le secteur agricole parce que rien ne les encourage, ajoutant que l’agriculteur est devenu perdant surtout qu’il trouve des difficultés à obtenir des compensations du Fonds de prévention et de lutte contre les pandémies.
Une bonne gouvernance et gestion du secteur de l’eau, ainsi que la manière d’entretenir les barrages et les réseaux amélioreraient largement la situation, selon ses dires.
De plus, Riahi a indiqué que parmi les obstacles majeurs, on retrouve le coût des aliments pour animaux qui est très élevé, ajoutant que les banques ne financent pas les agriculteurs.
En effet, la Banque nationale agricole ne finance que 6 % du volume des investissements dans le secteur agricole et que plus de 80 % des agriculteurs souffrent de dettes.
D’après l’ingénieur, l’accumulation de ces dettes est due à l’absence d’une véritable solution à la sécheresse.
Il a, également, affirmé qu’il est nécessaire de développer le Fonds de prévention et de lutte contre les pandémies.
Riahi a lancé un appel au ministère des Domaines de l’État afin d’accélérer la conclusion des contrats avec les agriculteurs, précisant qu’il y a environ mille ingénieurs, 220 sociétés de mise en valeur et environ 6 000 jeunes agriculteurs.
Selon lui, les terres domaniales à vocation agricole sont exploitées à des fins politiques lors de campagnes électorales, appelant à la séparation de l’agriculture de la politique.
Concernant le processus d’exportation, Riahi a fait savoir que ceci n’est pas facile pour l’agriculteur en raison de la domination des lobbies dans ce domaine.
« Il faut sauver le secteur agricole en élaborant des lois qui encouragent les agriculteurs, surtout que la main-d’œuvre est devenue très rare », a-t-il conclu.
Written by: Yosra Gaaloul