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Ridha Belhaj, le membre du comité de défense de Nabil Karoui, a déclaré ce soir du lundi 7 juin 2021, lors de son passage dans l’émission Club express, que l’affaire Nabil Karoui est manifestement politisée, et que le président du parti politique Qalb Tounes a été en détention illégale depuis le 5 mai 2021, qui coïncide avec le 180ème jour de sa détention conformément à l’article 85 du Code des procédures pénales.
Il a dénoncé “les erreurs en cascade” commises lors de l’examen de ce dossier, en indiquant que la politisation de la justice est devenue alarmante, étant donnée que ce qui s’est passé tout au long de l’affaire de Karoui, aussi bien sur le plan procédural que sur le plan substantiel est inacceptable dans un pays, soi disant démocratique où les droits et les libertés sont constitutionnellement garantis.
“L’affaire Nabil Karoui est manifestement une affaire politisée et la chambre d’accusation près de la Cour d’appel de Tunis a, au lieu de régulariser la situation de détention illégale du prévenu et le libérer, elle a eu recours à une acrobatie juridique infondée en renvoyant l’affaire au juge d’instruction pour qu’il prolonge la durée de la détention préventive de Nabil Karoui en lui demandant de signer un procès verbal de prolongation de détention daté du 5 mai, c’est à dire, avec un effet rétroactif. Ce qui constitue un détournement de la loi, une erreur procédurale grave et une violation flagrante des droits et des libertés en Tunisie, voire une première dans l’histoire de la justice tunisienne, sans précédent même à l’époque du règne de Ben Ali”, a affirmé Ridha Belhaj.
Suite à la révolution, certains juges ne sont plus assez impartiaux du moment où, ils ont eu de nouvelles ambitions de promotion ou de nomination à des postes clés au sein du gouvernement ou du Conseil supérieur de la magistrature. Auparavant, certains juges s’inclinent aux instructions de Ben Ali avec beaucoup de tact et de discipline juridique, de telle sorte que les jugements et les décisions étaient impeccablement motivés et en se basant sur des fondements juridiques”, a-t-il avancé.
Il a exprimé à cet effet, son étonnement quant à la non réactivité de la Ligue tunisienne de la défense des droits de l’Homme, de l’Association tunisienne des femmes démocrates, et de la société civile d’une manière générale face à cette injustice qui porte atteinte à l’image de marque de la Tunisie post-révolution.
Notons que le comité de défense a formé un pourvoi en cassation contre la décision de la chambre d’accusation près de la Cour d’appel de Tunis, refusant la mise en liberté de Nabil Karoui mercredi dernier. Le président du parti Qalb Tunis a entamé à cet effet une grève de faim depuis samedi le 5 juin 2021 et observe depuis lundi matin un sit-in au siège du Pôle judiciaire économique et financier.
Des députés de Qalb Tounes ont, depuis ce matin, rejoint le sit-in réclamant la libération de Nabil Karoui, considéré comme « prisonnier politique » , et victime d’une injustice judiciaire. Il est à rappeler que le président du bloc du parti Qalb Tounes à l’ARP, Oussema Khelifi a déclaré que son parti envisage internationaliser l’affaire de Nabil Karoui et s’adresser à l’opinion publique internationale.
Nabil Karoui a été arrêté tout d’abord en aout 2019, suite à une plainte déposée par I Watch, et ce dans une affaire de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale. Il a été ensuite libéré en octobre 2019.
Il est encore en détention préventive depuis le 24 décembre 2020…
Written by: Islam
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