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Ridha Chkoundali : l’inflation en Tunisie n’est pas seulement monétaire et le taux annoncé par l’INS ne reflète pas la réalité des choses

today08/04/2024 11 1

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Le professeur en économie, Ridha Chkoundali a indiqué que l’inflation en Tunisie n’est pas seulement monétaire et que le taux annoncé par l’INS (7,5% en mars) ne reflète pas la réalité des choses

Il a expliqué, au micro d’Expresso, ce lundi 8 avril 2024, qu’on pourrait considérer que l’inflation en Tunisie est liée à la consommation exagérée des produits importés par les ménages, mais « ceci n’est pas vrai. L’inflation en Tunisie n’est pas seulement monétaire ».

Il a précisé que le caractère monétaire de l’inflation est lié à l’excès dans l’emprunt auprès des institutions bancaires, faisant savoir que les augmentations du taux directeur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) n’ont pas empêché l’État d’y avoir recours.

Chkoundali a estimé que les chiffres de l’Institut national de Statistique (INS) en matière d’inflation évoquaient une hausse de 0,7% en mars 2024 par rapport à février de la même année, ajoutant que la stabilité de l’inflation en matière de glissement annuel reflétait l’arrêt de la tendance inflationniste observée depuis février 2023.

« Ces chiffres approuvent en quelque sorte la décision de la BCT au sujet du maintien de son taux directeur », a-t-il dit.

Il a par ailleurs indiqué que le taux d’inflation de l’INS (7,5% au mois de mars) ne reflète pas le vécu du Tunisien, notamment en ce qui concerne la hausse importante des prix des viandes (13,5%), des huiles alimentaires (20,8%), des légumes (14,5%), des habillements et des chaussures (10,11%), des médicaments (18,7%), des manuels scolaires (14,5%) et des cours particuliers (16,2%).

Selon Chkoundali, l’inflation est, également, due à celle des services bancaires (13,8%). Dans ce cadre, il a estimé que ceci est due au « faible contrôle de la BCT sur les banques ».

« La baisse du taux général de l’inflation ne reflète pas la réalité des choses », a-y-il ajouté, mettant l’accent sur « l’absence de clarté dans la gouvernance des compensations ».

Écrit par: Meher Kacem



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