Express Radio Le programme encours
Lors de sa présence dans l’émission Expresso, l’ancien dirigeant du mouvement Ennahdha, Samir Dilou, a indiqué que la dissolution du Parlement ne peut être décidée qu’en respectant le texte constitutionnel ou à l’issue de l’engagement d’un dialogue selon une approche participative.
Il a rappelé que le président Saied a présenté deux lectures différentes de la Constitution au bout de 72h, notant que la décision du président de la République a été fondée sur un article qui n’a rien à voir avec la dissolution du Parlement.
Dans le même sens, il a ajouté que l’article 80 de la Constitution a expressément prévu qu’il n’est pas possible de dissoudre le Parlement tout au long de la durée de l’état d’exception.
“Je soutiens la dissolution du Parlement, pour peu qu’elle soit conforme à la Constitution”, déclare Samir Dilou.
Au sujet de la consultation nationale électronique, l’invité de l’émission Expresso a souligné qu’il n’est pas possible de s’y référer pour mettre en place un plan de réforme, notant que les résultats de la consultation sont, semble-t-il, prêts avant même que l’application ne soit conçue.
Il a exprimé sa crainte quant à la comparution des opposants devant la justice parce que les personnes au pouvoir confondent entre ceux qui s’opposent à leur politique et ceux qui se soucient de l’intérêt du pays.
“Nous sommes passés du discours accusant les opposants de trahison à des tentatives d’incarcération de ces personnes”, regrette Dilou.
Le président Saied veut apparemment mettre en place une justice qui applique les instructions, soulignant que la poursuite des députés qui ont participé à la plénière du 30 mars 2022 est l’une des répercussions de la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature.
Selon lui, cette logique d’ablation et de suppression de toute institution non fonctionnelle est très dangereuse car elle remet en cause la légitimité de toute institution qui connaît certains dépassements.
Dilou a fait remarquer que son opposition au président de la République ne met en aucun cas en doute sa légitimité électorale en tant que chef de l’Etat élu par le peuple tunisien.
Il reste que le président Saied demeure l’un des maillons de cette crise depuis son élection.
D’après ses dires, il ne faut pas perdre plus de temps à débattre des questions politiques comme le conflit des légitimités, la consultation nationale et les entreprises citoyennes. La situation économique est très critique.
Et d’ajouter que le développement économique du pays n’est pas tributaire de l’existence ou de l’absence d’un Parlement.
A lire aussi : Mohamed Abbou : La situation actuelle décourage les investisseurs et Saied n’a pas l’intention de revenir sur décision
Written by: Islam Sassi