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Slim Marrakchi, porte-parole de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), a indiqué que la fiscalité est malheureusement devenue un obstacle pour les investisseurs, augmentant les charges financières et les problèmes rencontrés par les petites et moyennes entreprises (PME), alors qu’elle pourrait être l’un des facteurs contribuant à la reprise économique, à l’encouragement de l’investissement et à la croissance.
Marrakchi a estimé, au micro d’Expresso, à l’occasion de la couverture spéciale du la neuvième édition du Forum de la Fiscalité à Sfax, organisée par l’IACE, qu’aucune réflexion n’a été menée sur les moyens de développement économique, de stimulation de l’investissement, ni sur les politiques pouvant être mises en place pour créer des emplois et de la richesse. Selon lui, l’accent a été mis uniquement sur la façon de mobiliser les ressources de l’État et de faire face au déficit budgétaire, avec comme solution unique la fiscalité pour résoudre ces problèmes structurels.
Il a ajouté : « la demande d’une nouvelle loi d’investissement et d’une nouvelle loi de change a été formulée depuis plusieurs années, avant la période de la pandémie de la Covid-19. Cependant, il n’y avait pas de climat d’investissement favorable, mais plutôt une pression fiscale continue que les PME ne peuvent plus supporter. »
Il a également mentionné les effets négatifs de l’emprunt de l’État, soulignant que les entreprises rencontrent désormais des difficultés pour obtenir des financements bancaires.
« Le secteur privé ne peut pas continuer sous la pression fiscale actuelle. La Tunisie est le pays africain avec la pression fiscale la plus élevée. Il est impératif de revoir les politiques, car la réduction du déficit budgétaire ne se fait pas en augmentant la pression fiscale. Il faut réexaminer la gouvernance des entreprises publiques et rationaliser leurs dépenses, tout en recherchant d’autres sources pour réduire ce déficit. Le secteur privé ne peut pas supporter tout cela. »
Il a insisté sur le fait que le secteur privé est le principal créateur d’emplois et de richesse, et que l’État doit l’aider à investir. Il est crucial d’établir un partenariat réel entre les deux secteurs, en soulignant que les mesures actuelles sont purement fiscales.
« Les solutions ne peuvent pas venir des bureaux du ministère des Finances, mais doivent reposer sur les compétences et les entreprises réussies. Il est essentiel qu’il y ait un dialogue entre toutes les parties prenantes. Il existe de nombreuses ressources qui pourraient financer le budget de l’État. »
Il a également souligné la nécessité d’intégrer le secteur informel dans le secteur formel, car la situation actuelle pousse progressivement le secteur formel vers l’informel.
Enfin, il a indiqué que les ressources fiscales ne sont pas utilisées pour améliorer les secteurs, mais plutôt pour payer les salaires et les dépenses du secteur public. « La fiscalité doit être raisonnable et ne pas constituer un obstacle à l’investissement ».
Written by: Meher Kacem