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Banque mondiale : environ 600 MD en faveur des questions climatiques en Tunisie

today13/12/2023 156 1

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Alexandre Arrobbio représentant résident de la Banque Mondiale en Tunisie, a affirmé que l’instance financière n’apportera pas un appui budgétaire à la Tunisie, en l’absence d’un accord avec le Fond monétaire international (FMI).

Il a expliqué, au micro d’EcoMag, ce mercredi 13 décembre 2023, que la politique de la Banque mondiale est claire à ce sujet, et ce en réponse à la question si la BM contribuera à combler les 10,3 millions de dinars qui manquent à la Tunisie pour clôturer son budget.

En revanche, Arrobbio a précisé que la banque mondiale dispose d’autres instruments qui peuvent aider la Tunisie, tel que « le très grand programme d’appui au programme Amen ». Il a également fait savoir que l’instance financière est actuellement en pourparlers avec le gouvernement tunisien pour une enveloppe d’environ 500 millions de dollars pour l’année 2024.

Concernant la décision appelant à une « transition » vers l’abandon des énergies fossiles, approuvée par les pays du monde entier par consensus, ce mercredi, à la COP28 à Dubaï, Alexandre Arrobbio l’a qualifiée de « décision importante qui fixe un cap » pour la question fondamentale qu’est l’énergie et de « signal fort ».

Il a ajouté qu’il s’agit d’opportunité pour améliorer la performance économique, créer des emplois et renforcer la souveraineté énergétique.

Quant à la mission de la Banque mondiale, son représentant résident en Tunisie a affirmé que la lutte contre la pauvreté continue et reste importante, comme le souligne nombre d’Etats membres de la Banque mondiale. Il a précisé qu’il y a également des défis d’ordre global, comme la question climatique, la sécurité alimentaire, les conflits ou encore l’accès à l’énergie, un élément fondamental pour générer du développement et réduire la pauvreté : « certains pays en Afrique subsaharienne des taux d’accès à l’énergie en dessous de 10% ».

Toujours avec la COP28, un accord sur la création d’un fonds, qui sera hébergé par la Banque mondiale au cours des quatre prochaines années, sur les « pertes et dommages climatiques » pour le financement de dégâts causés par le réchauffement climatique a été trouvé. Pour Alexandre Arrobbio, il s’agit d’une « première étape ».

Il a fait savoir que les estimations du CCDR (Rapport National sur le Climat et le Développement) concernant la Tunisie pour la période jusqu’à 2050 sont de l’ordre de 55 milliards de dollars, précisant que « nous aurons besoin de beaucoup plus ».

Dans ce cadre, le responsable de la Banque Mondiale a fait état de la difficulté de trouver des financements pour le fonds, affirmant que la BM travaille sur la possibilité de mobiliser le secteur privé pour devenir « une dimension fondamentale dans cet ensemble de changements », et ce à travers les systèmes de concession ou encore de partenariat public privé (PPP) : « nous devrons travailler tous ensemble sur ces questions ».

Pour ce qui est du financement de la Banque mondiale en faveur des questions climatiques en Tunisie, Arrobbio a indiqué qu’un milliard de dollars a été engagé. Pour l’instant, nous avons entre 300 et 400 millions de dollars sur les énergies et le développement des énergies renouvelables, 50 millions de dollars sur la gestion des catastrophes, en terme d’appui direct au financement, et 250 millions de dollars sur l’eau.

Le rapport CCDR, qui est un outil d’analyse qui fait l’intersection entre les défis climatiques au niveau des pays et les questions économiques et de développement, avec derrière des plans d’action et des projections qui permettent le développement de la croissance économique et des standards de vie des gens, tout en répondant aux défis climatiques. Il s’agit de documents qui s’appuient sur les stratégies nationales

Dans le cas de la Tunisie, trois thèmes majeurs ont été détectés, à savoir la décarbonation de l’énergie, avec le développement des énergies nouvelles et renouvelables, l’eau et la lutte contre le stress hydrique, ainsi que la lutte contre certaines catastrophes naturelles, en particulier les inondations et la montée du niveau des eaux. Ce rapport a été présenté à la COP28, avec un focus sur l’eau.

« Si la Tunisie ne réagit pas à ces questions, il y aura une décroissance de l’économie, une restriction de 3,4 du PIB à l’horizon de 2030. 24% des zones côtières seront également affectées, avec un coût économique élevé, ainsi que des répercussions sur le secteur agricole », a affirmé le responsable de la Banque mondiale.

Sur une enveloppe totale de 54 milliards de dollars, à l’horizon de 2050, au profit de ces trois thèmes, les besoins de la Tunisie pour répondre de manière adéquate au changement climatique à l’horizon de 2030 sont de l’ordre d’environ 24 milliards de dollars. Dans ce cadre, et concernant le manque de financement pour atteindre les objectifs définis, Alexandre Arrobbio a évoqué la nécessité d’augmenter les investissements publics

 

 

Written by: Meher Kacem



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