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Vaccin anti-Covid-19 : le Maroc ouvre la route africaine

today09/12/2020 10

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 Le roi Mohammed VI a demandé au gouvernement de rendre gratuite la campagne de vaccination, espérée d’ici la fin de l’année.

Deuxième pays africain en nombre de cas confirmés (384 088 au 9 décembre) et troisième en nombre de décès (6 370), le Maroc est très éprouvé par la crise du coronavirus. Preuve que la situation est vraiment préoccupante : le pays a enregistré, avec 78 personnes le 3 décembre dernier, son record de morts en une journée depuis le début de l’épidémie si l’on en croit le site Covid-19 Africa. Certes le taux de létalité reste faible (environ 1,7 %), mais le système de santé est au bord de la rupture. Ainsi, dans la région de Casablanca, les hôpitaux ne sont pas loin de la saturation et surtout, sur-sollicité depuis le début de la pandémie en mars dernier, le personnel médical est au bord de l’épuisement. Voilà qui justifie donc la prolongation de l’état d’urgence décrétée par le gouvernement jusqu’au 10 janvier 2021. Concrètement, les pouvoirs spéciaux délégués au ministère de l’Intérieur sont maintenus, plusieurs villes du pays vont continuer à être soumises à des restrictions de circulation et Casablanca, persister dans le régime de couvre-feu qu’il subit depuis septembre.

Objectif : 20 millions d’adultes vaccinés en trois mois

Le roi Mohammed VI a instruit le gouvernement à prendre les dispositions pour rendre accessible gratuitement à la population la vaccination anti-Covid-19.

Pour le Maroc, la dynamique vaccinale est bel et bien enclenchée même si, comme l’a expliqué récemment Khalid Aït Taleb, ministre marocain de la Santé, dans un entretien avec l’AFP, « la date de lancement de la campagne reste tributaire de la validation des vaccins mais aussi du calendrier de livraison des producteurs pharmaceutiques ». Selon Khalid Aït Taleb, ce sont les personnels de santé et de sécurité, « en première ligne », qui devraient recevoir les premières inoculations. Suivront les « personnes utiles » comme celles officiant dans les transports, avant les « populations à risque » dont essentiellement les plus de 65 ans et celles ayant des problèmes de santé.Maintenant que des avancées ont été enregistrées sur le front des vaccins, le Maroc entend tirer profit de la stratégie offensive qu’il a adoptée en passant un accord avec le chinois Sinopharm, pour lequel il a accepté de participer aux tests cliniques menés dans une dizaine de pays, en s’assurant de la livraison de 10 millions de doses une fois que des résultats probants auront été constatés et en prévoyant une production locale dans le cadre d’un échange d’expertise. Prudent, le royaume a signé un contrat avec le laboratoire britannique AstraZeneca, qui a développé un vaccin en partenariat avec l’université d’Oxford et attend la livraison de 8 millions de doses de vaccin au cours du premier semestre 2021 à la suite de l’accord entre le Fonds d’investissement direct russe et la société pharmaceutique marocaine Galenica.

Autant d’éléments qui devraient faciliter la campagne nationale de vaccination que le pays espère lancer d’ici la fin de l’année pour immuniser quelque 20 millions de Marocains en trois mois. Si cela se concrétisait, ce serait une sacrée performance dans la mesure où près de 55 % de la population serait vaccinée sur un continent où l’objectif déclaré le 26 novembre dernier par la directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Matshidiso Moeti, basée à Brazzaville, est « de vacciner 3 % des Africains d’ici mars 2021 et 20 % d’ici la fin de l’année prochaine ».

EFM/LE Point

 

Written by: Manel gharbi



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