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Le député du bloc parlementaire « La ligne nationale souveraine », Youssef Tarchoun a indiqué que la proposition de loi portant révision du statut de la BCT ne permet pas au gouvernement d’emprunter sans limites et sans restrictions de la Banque centrale de Tunisie.
Tarchoun a fait savoir, au micro d’Expresso, ce jeudi 24 octobre 2024, que cette proposition de loi sera discutée après la plénière consacré à l’adoption de la loi de finances 2025, prévue le 10 décembre 2024, précisant que la politique monétaire de la Tunisie est liée à sa politique financière.
Et d’ajouter que les objectifs économiques d’un pays sont déterminés par la politique financière du gouvernement et que la BCT est une institution, parmi d’autres, qui œuvre pour réaliser ces objectifs.
« La fonction de la BCT ne doit pas être limitée à la préservation des prix. Le contrôle de l’inflation se fait à travers la révision des taux d’intérêt et l’emprunt intérieur se fait, auprès des banques nationales qui empruntent à leur tour auprès de la BCT, avec un taux d’intérêt bien défini », a-t-il dit, faisant savoir que les intérêts ont représenté 3.636 millions de dinars en 2023.
Dans ce cadre, Tarchoun a estimé qu’il sera plus judicieux que l’Etat emprunte directement de la BCT, sans passer par les banques.
Le député a expliqué que la proposition de loi exige certaines conditions à ces emprunts, notamment que chaque prêt ne dépasse pas 5% du PIB de la Tunisie.
Et d’ajouter que la Tunisie emprunte de l’étranger à des taux élevés à cause de sa note souveraine, considérant que les réserves en devises dépassant la barre des 90 jours devront être utilisées à rembourser les prêts extérieurs.
Par ailleurs, Tarchoun a indiqué que des mesures prises en 2012, 2013, 2014 et 2016 ont impacté la valeur du dinar tunisien pour se conformer aux ordres de la Banque mondiale.
Il a affirmé que la hausse du taux d’intérêt engendrera systématiquement une baisse de l’investissement qui provoquera une stagnation de l’économie nationale et donc, toujours selon lui, une augmentation du chômage et une hausse des prix.
« L’étude de la question de l’inflation et des équilibres financiers de l’État s’est limitée aux aspects purement financiers, sans prendre en considération les conséquences sur le plan social », a-t-il dit.
Written by: Meher Kacem