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Les années s’écoulent et la question de la torture en Tunisie demeure l’un des problèmes les plus importants que la plupart des acteurs, officiels et associatifs, s’emploient à combattre avec pour but de réduire les violations physiques et psychologiques et les mauvais traitements susceptibles d’avoir des conséquences psychologiques profondes pour les victimes de la torture.
Et même si le slogan « une Tunisie sans torture » reste l’objectif principal de toutes les parties, la réhabilitation des victimes en constitue une composante centrale sur laquelle œuvre depuis sa création, il y a maintenant cinq ans , l’Institut tunisien pour la réhabilitation des survivants de la torture (NEBRAS).
La question de la torture demeure une préoccupation centrale en Tunisie au même titre que les questions liées au développement, aux libertés et aux droits de l’homme en général. En effet, la question de la torture ne prend pas fin dès que s’achève le travail d’une institution ou d’une commission telle que l’Instance Vérité & Dignité, mais s’inscrit dans le cadre d’un cheminement complet de justice transitionnelle qui ne peut être lié à un moment ou à une durée particuliers. C’est ce qu’a confirmé la Haute Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michele Bachelet, lors d’une récente visite en Tunisie à l’occasion d’une rencontre avec une délégation d’associations de la société civile spécialisées dans la lutte contre la torture et dans la réhabilitation, dont a fait partie l’Institut NEBRAS. Madame Bachelet a insisté sur l’importance de la réhabilitation et de la réflexion en vue de trouver des solutions efficaces pour aider les victimes de torture à être traitées, à surmonter les effets des traumatismes psychologiques, à s’intégrer sur les plans social et familial et à obtenir gain de cause sur le plan juridique.
L’insistance de la Haute Commissaire aux droits de l’homme sur l’importance de la réhabilitation est synonyme d’une reconnaissance pour le travail accompli par l’Institut NEBRAS dans le domaine de la réhabilitation et de la prise en charge des victimes de la torture, ainsi que le rôle important tenu par l’Institut grâce à une équipe de cadres compétents et spécialisés, tant au niveau de la prise en charge et du traitement des victimes que de la formation et du développement des capacités des professionnels de la santé mentale, ou encore par le biais d’activités, de séminaires, de conventions et de coordination avec les acteurs sur le terrain.
L’Institut NEBRAS œuvre à consolider ce rôle important à travers la mise en place d’un mécanisme efficace qui aide les victimes de la torture à accéder aux services de réhabilitation fournis par l’Institut sur les plans médical, psychologique ou de l’orientation sociale. Ce mécanisme que cherche à mettre en place l’Institut NEBRAS en coopération et en consultation avec toutes les composantes de la société civile actives dans les domaines de la défense, de la prévention, du traitement ou de l’intervention rapide pour tout ce qui concerne les victimes de torture, consistera en un processus de coordination conjointe visant à faciliter l’accès des victimes à la réhabilitation et aux soins et à les faire bénéficier de tous les services fournis par l’Institut.
Cette initiative s’inscrit dans le prolongement des travaux de l’Institut NEBRAS, de son ouverture et du développement de ses activités, tant avec les composantes de la société civile, à l’instar de la coopération continue avec la Ligue tunisienne des droits de l’homme, qu’avec les structures officielles de l’État, telles que ses instances indépendantes comme l’instance nationale pour la prévention contre la torture ou certains ministères, comme le ministère de la Justice, le ministère des affaires sociales et le ministère de la Santé qui ont collaboré avec l’Institut NEBRAS dans le cadre de plusieurs conventions en matière de formation, de traitement, de réparation et de reconnaissance des victimes de la torture. Le partenariat entre l’Institut NEBRAS et la prestigieuse Faculté de médecine de Tunis constitue une collaboration remarquable qui a donné d’importants résultats en matière de développement des capacités des professionnels de la santé en relation avec le domaine de la réhabilitation des victimes de torture.
Ces partenariats constituent une sorte de soutien que l’Institut NEBRAS emploie en vue de développer ses services et ses activités. Il s’agit d’un appui académique stratégique important pour toutes les parties, ainsi que pour les autres partenaires qui ont appuyé et soutenu l’Institut NEBRAS sur les plans matériel et moral au cours des cinq dernières années, telle que la fondation Sigrid Rausing Trust ou le fond des nations unies pour les victimes de torture. L’Institut danois contre la torture a constitué probablement le partenaire stratégique le plus important et a fourni un soutien matériel, moral et technique au travers d’une vision globale à long terme. Il s’agit d’un partenariat pilote avec l’une des institutions les plus anciennes et les plus réputées du monde dans le domaine de la lutte contre la torture.
L’Institut NEBRAS poursuit ses activités et son rôle dans la sensibilisation et la diffusion de la culture des droits de l’homme et contribuera à l’évènement « Le cinéma dénonce la torture » organisé par la Cinémathèque tunisienne, le mardi 25 juin 2019 à la salle Tahar Chériaa à la Cité de la Culture à partir de 19h, suivi par la projection du long métrage « Ghost Hunting » du réalisateur Raed Andoni. L’Institut NEBRAS participe à cet événement à travers l’animation d’un débat visant à simplifier les concepts des droits de l’homme et les articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Ces activités s’inscrivent dans le cadre de la célébration de la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, qui correspond au 26 juin de chaque année.
Pour plus d’informations : Mob : 00.216.97 999 689 – Email : [email protected]
Written by: zbasti