Express Radio Le programme encours
Les goulots d’étranglement logistiques ont fait l’objet de la deuxième session de l’Economic Policy Dialogue organisée par la Banque Mondiale (BM) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Cette rencontre, rehaussée par la présence de Steve Utterwulghe, Représentant Résident du PNUD en Tunisie, et Tony Verheijen, Représentant Résident de la Banque Mondiale en Tunisie, s’est tenue le jeudi 27 février 2020 à l’hôtel Movenpick, aux Berges du Lac 1, en présence d’éminents professionnels et experts.
Le secteur de la logistique est de première importance. Les entreprises tunisiennes sont résolument contraintes à s’ouvrir à l’international de par l’étroitesse du marché local. Leur compétitivité est indéniablement impactée par le coût de la logistique, sachant fort bien que 70% du commerce passe par le secteur portuaire. Il n’en demeure pas moins que sur les dix dernières années, les rendements portuaires se dégradent. Le nombre de jours de rade au port de Radès s’élève à 18. La Tunisie a de fait perdu plus de 40 places au classement international de l’indice de performance Logistique allant de la 60ème place en 2007 à la 105ème place en 2018. Les solutions qui ont été proposées, à cet effet, lors du débat peuvent être regroupées en trois axes.
D’abord, améliorer l’infrastructure, notamment en ce qui concerne le stockage ; et ce, à travers la mise en place d’une zone d’activité logistique. Également, il a été question de l’extension de nouveaux quais au port de Radès, en l’occurrence aux quais 8 et 9. Une autre proposition a concerné l’aménagement du port de Bizerte pour les rouliers. Les présents se sont accordés à dire que pour ce faire, la volonté politique est indispensable.
Ensuite, ont été évoquées des mesures améliorant la performance opérationnelle, telles que la facilitation des contrôles techniques, la digitalisation des procédures allant jusqu’au paiement en ligne et l’optimisation des prestataires. Il a été appelé à mettre en place une certaine complémentarité des services et des acteurs. L’idée est que le monopole de fait de la Société Tunisienne d’Acconage et de Manutention (STAM) ne peut en aucun cas stimuler une efficacité opérationnelle. Recentrer l’activité de cette dernière uniquement sur l’activité des rouliers où elle est performante a été évoquée.
Enfin, la gouvernance et la transparence ont été également au cœur du débat. Il a été préconisé d’établir une vision partagée et un plan stratégique de développement portuaire. On a également appelé à perfectionner les processus de décisions entre les 13 ministères concernés en donnant le lead au ministère du Transport. Il va sans dire que ceci suppose des changements organisationnels. Il a également été recommandé de publier en ligne tous les indicateurs afin de délimiter les responsabilités de chacun des intervenants et d’augmenter leur redevabilité. Cette dernière est susceptible de réduire la corruption.
A titre d’information, parmi les participants ayant pris part à la deuxième session de l’Economic Policy Dialogue, on peut citer Mr Nabgha Salem, PDG de Vectorys et président de la Fédération des Transports, Mr Fathi Aloui, Colonel Major des Douanes, Mme Ahlem Chehida, cheffe d’entreprise et exportatrice, Mr Adel Hmani, président de la Chambre des Commissionnaires en douane, Mr Walid Dziri, CEO de Pangea Shipping Group, Mme Marieme Zarra, conseillère auprès du ministre du Commerce, Mr Foued Othman, conseiller auprès du ministre du Transport et ancien directeur du port de Radès, Mme Ouiem Zarrouk, conseillère auprès du ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale, Mr Salem Miledi, ancien ministre du Transport ainsi que d’autres professionnels.
Written by: zbasti