ولكم سديد النظر

Chiffre du jour : L’inflation continue de croître en atteignant un niveau de 8,6% au moins d’août 2022, contre 8,2% en juillet et 6,7% en janvier 2022 (cf. graphique ci-dessous). Cette hausse est notamment tirée par l’accélération de la hausse des prix des produits alimentaires (11,9% contre 11% en juillet), des prix de la catégorie « meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer » (11,3% contre 10,6% en juillet) ainsi que de ceux des transports (8,1% contre 7,1% en juillet).

Si le poids moyen de l’alimentaire est près de 30% dans le budget des ménages en Tunisie, il pèse près de 50% du budget des ménages des classes populaires dont le revenu oscille autour de 600 dinars par mois en moyenne, soit 10 dinars par jour de dépenses alimentaires pour ces foyers. Or l’inflation a concerné davantage les produits alimentaires les 12 derniers mois et particulièrement les produits frais pour ces ménages dand la précarité.

En l’absence de filets sociaux, de revenus minimums garantis, les classes populaires, qui pèsent jusqu’à 35% des menages tunisiens continuent à souffrir, avec en plus un risque réel de voir leurs rangs grossir de candidats malheureux venant des classes moyennes qui commencent à avoir des difficultés aiguës en matière de pouvoir d’achat à leur tour, la situation devient sensible socialement, et pourrait atteindre la paix sociale dans le pays.

Il faut à tout prix protéger cette catégorie sociale et œuvrer à un ciblage intelligent de l’intervention de la caisse de compensation, des subventions et des transferts sociaux en général.

Il n’est pas normal que seulement 12% de l’effort de compensation des prix des produits de base aille vers ces populations précaires, il n’est pas normal non plus que l’on sache pas définir précisément au niveau des pouvoir publics délimiter les foyers ayant besoin d’aides directes, à l’heure de la technologie et de la data.

Walakom sadid annadhar.