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ولكم سديد النظر

today05/07/2023 55 1

Arrière-plan
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Chiffres du soir : En 2021 la Tunisie a produit 5.1 Millions de Tonnes Equivalents Pétrole alors qu’en 2010 on en a produit 7.9 MTEP, pourtant en 2021 on a consommé 9.4 MTEP contre 8.3 MTEP en 2010, soit un déficit énergétique de seulement 0.4 MTEP en 2010 contre 4.5 MTEP en 2021 !

De fait, le taux d’indépendance énergétique était à 95% en 2010, il est de 53% en 2021.

En termes monétaires, le déficit a été en 2021 de 5.5 Mds de dinars tunisiens contre moins de 0.5 Mds de dinars en 2010.

L’énergie renouvelable étant négligeable dans le mix énergétique, il est donc plus cohérent de suivre la capacité incrémentiel de production d d’énergie fossile. Ainsi, le nombre total de permis valides de forage de puits de gaz ou pétrole en exploration était de 52 en 2010, ils sont seulement 20 en 2021. Mais concrètement on dénombre que 2 forages seulement en cours de l’année 2021 contre 38 en 2010.

En matière de gaz, la Tunisie est dépendante à hauteur de 65% de l’Algérie contre une autonomie de 35% seulement, sachant que 98% de l’électricité est produite à partir du gaz. Ceci sans compter que en l’an 2022, la Tunisie a connu une croissance de l’importation de l’électricité de 15%, provenant de l’Algérie grâce à l’interconnexion entre nos deux pays.

S’il y a un secteur qui impose d’avoir une vision et une stratégie affûtée avec une planification sérieuse c’est bien celui de l’énergie. La sécurité énergétique est un des fondamentaux de la souveraineté de notre pays.

Or il est clair que le vrai problème est la baisse ou absence de production d’énergie dans notre pays et qui ne pourra en aucun être substituée par le transit de pipeline ou gazoduc venant de pays tiers et allant à d’autres pays. Il nous faut produire de l’énergie chez nous. Évidement que cela doit être complété par les apports des interconnexions qu’on doit favoriser avec les pays voisins pour palier à des pics de consommation, ou de pannes généralisées.

Il faut dans ce contexte profiter de l’opportunité de voir nos voisins du nord, l’Europe, en manque structurelle notamment de l’énergie renouvelable. Pour ça il faut étudier la faisabilité de la mise en place d’un câble plus important que Elmed reliant le sud tunisien qui trotte d’énergie solaire et le nord industriel italien, car Elmed tel que conçu actuellement servira au mieux d’importer de l’électricité d’Italie, malheureusement à coup d’endettement tunisien.

Il faut créer une instance indépendante de régulation de l’énergie, voire un conseil national de l’énergie veillant à ce que les producteurs d’énergie qu’il faut encourager, évoluent dans des conditions d’exploitation durables.

Il faut procéder à une politique agressive de recherche de financement à l’international malgré la conjoncture et les notations souveraines faibles de la Tunisie en matières d’attraction de l’investissement étranger, l’énergie est toujours un secteur à part.

Il faut aussi planifier la modernisation du réseau pour qu’il supporte les charges intermittentes fortes venues de l’énergie solaire et éolienne, des énergies électriques qui se révèlent bien moins chères que celles issues du fossile tel qu’on le produit aujourd’hui, 220 millimes contre 450 millimes le kwh. Se positionner sur l’hydrogène vert présente aussi une opportunité.

La volonté des experts du secteur est là, la volonté des ingénieurs et et techniciens est là, l’opinion publique y est prête… manque plus que la volonté politique ! Anava ! Il en va de notre souveraineté énergétique, hydraulique et alimentaire, voire digitale ! Car toute activité humaine dépend de l’énergie !

Walakom sadid annadhar.

PS : Chiffres et conclusions issus du colloque organisé ce jour par la fondation allemande KAS et le CTRI

 

Hassen Zargouni

Écrit par: Asma Mouaddeb



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