Chiffre du jour : Le déficit courant atteindra en 2022 un niveau élevé de 9,1%, après s’être résorbé de 8,4% du PIB en 2019 à 5,4% en 2021 pendant la crise sanitaire, malgré la hausse continue des transferts des Tunisiens de l’étranger (+17% 1,2 Md USD au 1er semestre) et la reprise des revenus du tourisme (+87% à près de 1 Md USD sur les 9 premiers mois).
Le déficit commercial sur les 9 premiers mois de l’année s’est en effet creusé de 7,1 Md TND en un an pour atteindre 19,2 Md TND (6 Md USD), sous l’effet de la hausse record des importations d’énergie et de produits agricoles.
Les tensions persistent sur le financement du déficit courant : l’attractivité du pays continue de décliner et les entrées de capitaux – prêts étrangers et IDE- ont nettement diminué.
Alors que le dinar s’est déprécié de 13% par rapport au dollar depuis le début de l’année passant de 2,90 à 3,28 TND/USD, les réserves en devises baissent régulièrement depuis le pic de 162 jours d’importation fin 2020 pour s’établir actuellement à 103 jours (7,1 Mds USD).
Le déficit courant de la balance des paiements correspond au besoin de financement exprimé par une économie dans le cadre de ses transactions courantes avec l’extérieur et constitue, à cet égard, la principale source d’accumulation de dette extérieure, d’où l’importance du transfert des TRE et les recettes touristiques, des IDE et de l’export des biens et services pour un pays comme la Tunisie.
A-t-on fait le nécessaire côté TRE ? A-t-on fait le nécessaire côté recettes touristiques ? A-t-on fait le nécessaire côté attraction des IDE ? A-t-on fait le nécessaire pour faciliter l’acte d’exportation chez les entrepreneurs tunisiens ? A-t-on fait le nécessaire côté exportations du phosphate et dérivés ?
Les solutions sont pourtant connues de tous, ou presque ! Si on continue ainsi on dépendra toujours du monde, on sera acculé à nous endetter à l’international, et notre souveraineté et autonomie de décision fondera comme neige, et c’est déjà beaucoup le cas.
Hassen Zargouni