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Fortement impactée par les différentes crises économiques qui ont secoué le pays, l’agriculture tunisienne a su faire preuve d‘une grande résilience grâce à l’implication des investisseurs privés dans les activités exportatrices. Le secteur souffre néanmoins d’un recul des investissements publics, d’un faible accès aux crédits, d’un manque de structuration des filières et d’une prise en compte insuffisante des enjeux climatiques.
La Tunisie occupe le second rang mondial (derrière l’Espagne) des pays producteurs d’huile d’olive. Près de 400 000 tonnes sont produites en moyenne par an dont près de 360 000 sont destinées à l’export, vers plus de 50 pays, pour une valeur totale en devises étrangères de l’ordre de 2 Mds TND.
Avec plus de 5 M de palmiers de plus de 200 variétés, la Tunisie se distingue également par ses très bons résultats en matière de production de dattes. Premier pays exportateur en termes de valeur, grâce à la variété deglet nour, la Tunisie exporte près de 120 000 tonnes de dattes sur une production de l’ordre de 350 000 tonnes, ce qui génère des revenus en devises étrangères équivalant à 800 M TND.
La Tunisie dispose actuellement de 14 indications géographiques (IG) enregistrées, dont, à titre d’exemple, l’huile d’olive de Teboursouk, les vins Grand Cru de Mornag ou Coteaux de Tebourba, les figues de Djebba, les grenades de Gabès. Sans oublier les pommes de Sbiba ou les dattes deglet nour.
La Tunisie a fortement développé ses compétences dans l’agriculture biologique. Elle est aujourd’hui le 1er pays exportateur africain de produits biologiques et le seul pays du continent à avoir une réglementation en la matière, reconnue par l’Union Européenne. Cette production concerne essentiellement l’huile d’olive, les dattes, les légumes, et les plantes aromatiques et médicinales.
Le potentiel est immense mais les défis sont aussi énormes.
D’abord il y a lieu de revenir à des cultures en sec utilisant des semences ou variétés originellement tunisiennes, cela suppose que le système de la recherche scientifique agricole soit mis à contribution. Ensuite il y a lieu de réviser la carte agricole où on doit produire ce qu’il faut là où il faut. Il faut aussi persévérer dans l’économie de l’eau par les techniques d’optimisation au niveau de l’irrigation, car l’agriculture consomme plus de 80% de l’eau disponible par an en Tunisie.
Il y a lieu de gagner en productivité par la mécanisation accrue et la multiplication des pistes agricoles, ainsi que la syndication des coûts entre agriculteurs au niveau des intrants mais aussi au plan de la commercialisation par la collectivisation de l’offre pour se retrouver côté prix.
Les filières agricoles devraient être mieux intégrées et passer à des entreprises agricoles pour accéder plus aisément au financement et assurer leur durabilité.
Enfin, la formation et la vulgarisation agricole devrait regagner en vigueur et accompagner les innovations et les dernières technologies pour plus de valeur ajoutée et plus de qualité des produits notamment à l’export.
Walakom sadid annadhar.
Hassen Zargouni
Written by: Rim Hasnaoui