Denrées alimentaires: tendance haussière des prix

Le conseiller en développement économique Chakib Ben Mustapha, a estimé que la situation économique est difficile en Tunisie durant cette période, et qu’il est nécessaire d’améliorer le climat des affaires, de continuer à parfaire le dialogue entre les secteurs public et privé et d’activer toutes les stratégies qui ont été mises en œuvre.

Lors de son intervention à l’émission Expresso, Ben Mustapha a affirmé que l’amélioration du pourcentage de couverture des importations par les exportations, passant de 69 % à 85 % pour les dix premiers mois de 2023, par rapport à la même période de l’année dernière, est un indicateur positif contribuant directement à réduire le déficit de la balance commerciale.

Ben Mustapha a évoqué l’impact de la conjoncture économique régionale sur la balance commerciale en Tunisie à l’instar de la guerre en Ukraine qui a provoqué, selon lui, une hausse des prix des céréales et de l’énergie au cours de l’année écoulée, et affectant le rythme des exportations et le coût d’approvisionnement en Tunisie.

Il a, également, souligné la possibilité d’une augmentation des besoins et des coûts d’approvisionnement en céréales cette année, compte tenu de la saison désastreuse en Tunisie à cause des changements climatiques.

Il a, d’autre part, considéré que la hausse des prix de l’huile d’olive sur le marché mondial est un indicateur positif, d’autant que la moitié des exportations alimentaires tunisiennes sont constituées d’huile d’olive, mais les prix seront aux alentours de 26 et 27 dinars le litre ce qui impacte directement le pouvoir d’achat des citoyens.

En effet, les dattes représentent le 1/6 des exportations alimentaires tunisiennes, outre les produits de la mer, qui représentent également le 1/6 de ces exportations.

Il a, aussi, jugé déraisonnable que notre pays continue à exporter des tomates, compte tenu du stress hydrique, en plus des exportations des agrumes.

Augmentation significative des prix

Ben Mustapha a expliqué que les prix auraient tendance à augmenter dans les mois à venir, en raison de l’augmentation significative des prix des denrées alimentaires.

Il a, d’autre part, ajouté que la stabilité du prix du dinar tunisien a été rassurante ces dernières années, grâce aux efforts de la Banque centrale de Tunisie, malgré ce qui se passe dans le monde

Concernant le projet de loi de finances pour l’année 2024, Chakib ben Mustapha a estimé qu’il reflète les difficultés financières auxquelles est confronté le gouvernement, d’autant plus que la loi de finances 2024 enregistre un déficit de 10 milliards de dinars contre 5 milliards de dinars en 2023.

« La marge d’action du gouvernement est très limitée et la situation des finances publiques est un peu effrayante, ce qui nécessite de contrôler les dépenses et d’améliorer les services publics », a-t-il expliqué.

Il est à noter que expert a jugé nécessaire de créer des lois qui encouragent l’investissement et l’exportation, et ce lors d’une journée d’étude parlementaire sur le projet de loi de finances pour 2024 entre réalité et espoirs qui s’est tenu hier, jeudi 16 novembre 2023.

S’agissant de la procédure relative à la création de deux lignes de financement affectées à l’octroi de prêts à moyen et long terme d’un montant total de 20 millions de dinars, Ben Mustapha a estimé que ce montant est très faible ne pouvant pas soutenir les petites et moyennes entreprises.