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Le vice-président de l’Institut arabes des chefs d’entreprises, Walid Belhadj Omar, a rappelé que la réglementation des changes doit être un moteur de l’économie et au service des entreprises et non pas un obstacle devant leur prospérité.
Il a suggéré, à cet égard, une révision de cette réglementation pour qu’elle soit plus flexible et avantageuses aux entreprises tunisiennes, particulièrement les entreprises totalement exportatrices, qu’elles appartiennent à des investisseurs tunisiens ou étrangers.
Belhadj Omar a cité, dans ce sens, l’exemple de l’ouverture d’un compte bancaire par un investisseur étranger en Tunisie, notant que les procédures d’ouverture de ce compte sont assez complexes par rapport aux autres pays concurrents, comme le Maroc, considérant que ces procédures découragent l’investisseur étranger qui s’oriente, par conséquent, vers d’autres pays.
Lors d’un séminaire organisé, le 17 novembre 2021, par l’Association tunisienne des diplômés des instituts français, le vice-président de l’Institut arabe des chefs d’entreprises a mis l’accent sur la nécessité de revoir toute la méthodologie relative à la réglementation des changes, soulignant que l’administration tunisienne prévoit des lois qui ne profitent pas aux entreprises. De ce fait, il faut penser à prévoir des lois qui concourent aussi bien à la prospérité des entreprises quà la relance économique.
Pour sa part, le gouverneur de la BCT, Marouan Abbassi, a fait remarquer que la réglementation des changes a épargné à la Tunisie le scénario libanais. Lors de son intervention dans le séminaire portant sur le Code des changes, Abassi a révélé que certains ne sont pas encore assez conscients de la gravité de la crise, qui s’est amplifiée avec la crise sanitaire liée au Covid.
Selon lui, il faut exploiter les réserves de la BCT en devises pour importer les céréales, les médicaments et les matières et produits de première nécessité. Et d’ajouter que les négociations avec le FMI ne sont pas bloquées et se sont poursuivies tout au long de ces dernières années.
Rawdha Boukadida, directrice des opérations des changes à la BCT a souligné, pour sa part, que la BCT s’est engagée, dans le cadre de son plan stratégique 2019/2022, à introduire de grandes réformes à la réglementation des changes en s’inspirant de l’expérience de la Banque Mondiale, notant que cette réforme vise à impliquer toutes les parties concernées à l’instar du ministère des finances et le ministère de l’économie .
“Le nouveau Code des changes ne doit pas être la suite de la réglementation de changes actuellement en vigueur”. C’est ce qu’a indiqué, l’analyste financier Hatem Zaâra, ajoutant que la nouvelle réglementation des changes doit profiter aux entreprises qui veulent accéder au marché extérieur, que ce soit à travers l’exportation ou l’investissement dans d’autres pays. Il a mentionné, à ce titre, que ces entreprises ne peuvent pas investir à l’étranger sans l’accompagnement des banques tunisiennes. Il est temps alors, que les banques tunisiennes soient présentes dans des pays africains et européens.
De même, cette réglementation des changes doit accorder d’importants privilèges à la diaspora tunisienne, qui contribue à hauteur de 7% du PIB tunisien, dont le rôle était incontournable en temps de crise, et sans laquelle la situation aurait pu être beaucoup plus compliquée. D’où la nécessité de prévoir des privilèges leur permettant d’investir en Tunisie à travers des mesures claires en matière de retrait et d’épargne.
Written by: Islam Sassi
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