Express Radio Le programme encours
“C’est un gouvernement formé en dehors des normes constitutionnelles, dans le cadre d’un régime autocratique où le président Saied détient tous les pouvoirs”. C’est ainsi que l’ancien ministre de la santé et ancien dirigeant démissionnaire du Mouvement Ennahdha, Abdellatif Mekki, a commenté la formation du nouveau gouvernement de Najla Bouden.
Ce gouvernement dépourvu de toute légitimité n’a, de surcroît, aucun programme à mettre en action. Mekki a considéré, lors de sa présence dans l’émission Hdith Esse3a, que les discours de Najla Bouden et de Kais Saied prononcés lors de la cérémonie de prestation de serment, ne sont que des illusions, de déclarations qui se rapprochent des livres verts, en l’absence de toute vision économique.
D’ailleurs, d’après Abdellatif Mekki, la nomination de Bouden vise à séduire l’opinion publique et couvrir l’usurpation des pouvoirs par Kais Saied. Au fait, la lutte contre la corruption doit s’inscrire dans le cadre d’un plan méthodique clair et passe par le pouvoir judiciaire et les lois.
D’habitude, le ministre exécute certaines politiques et n’est pas un simple technicien. “Le nouveau gouvernement ressemble à une deuxième classe des administratifs”, a t-il qualifié la composition du nouveau gouvernement, en insistant sur l’importance de la coloration politique qui doit imprégner le gouvernement pour qu’il soit doté d’un pouvoir décisionnel.
Il a ajouté dans ce sens que le président Saied n’est pas habilité à dominer la scène politique, particulièrement en l’absence d’un cabinet de conseillers dans le domaine des politiques publiques à Carthage.
La levée des mesures polémiques d’assignation à résidence, ainsi que l’annonce de la composition du gouvernement n’étaient qu’une réponse au communiqué du ministère des affaires étrangères américaines, notant : “Certaines refusent l’ingérence étrangère en Tunisie. Et pourtant, ils s’y soumettent”.
Mekki a estimé qu’il aurait été préférable d’organiser un dialogue national impliquant toutes les parties pour éviter de telles ingérences et mettre en place un plan d’action dans le cadre d’une approche participative.
“Aujourd’hui, l’économie est la priorité des priorités en Tunisie. On ne peut pas faire bouger la roue économique et sauver le pays à la lumière de ces frictions et interminables scissions. Il faut que toutes les forces parviennent à trouver un consensus sur les réformes à entreprendre ainsi que sur les ressources nécessaires pour les concrétiser”, a suggéré Abdellatif Mekki.
Written by: Islam Sassi