Express Radio Le programme encours
Invité du plateau de l’émission Hdith Esse3a du 22 mars 2022, le président de l’Ecole politique de Tunis, Ahmed Idriss, est revenu sur le dernier discours prononcé par le président de la République, Kais Saied, à l’occasion de la célébration du 66e anniversaire de l’indépendance.
“Il est difficile de saisir les termes utilisés par le président Saied dans son dernier discours. Il est encore plus difficile de comprendre sa méthode de communication, une méthode étonnante et qui cadre mal avec l’envergure de l’événement”, a-t-il ajouté.
En tout cas, le président Saied sait bien que son discours captera l’attention des tunisiens d’autant plus qu’il a été diffusé à minuit. Encore faut-il noter que les tunisiens savent bien que le temps du président n’est pas le temps des tunisiens.
Selon notre invité, le président Saied avance et ne se retourne pas derrière lui, estimant que tout ce qui ne relève pas de la lutte contre le péril imminent dont il parle ne fait pas partie des mesures exceptionnelles, sachant que le président Saied a délimité les contours de la notion de péril imminent, en l’identifiant à l’institution parlementaire.
En effet, cette situation confuse a été induite par le président Saied et représente des dépassements illégitimes.
Déjà, Kais Saied considère que la consultation nationale a bien réussi, tandis que le reste du monde croit qu’elle a échoué.
L’accent a été également mis sur la pénurie des produits de base, la pénurie des médicaments et la dégradation des services sociaux.
“Ce que nous vivons aujourd’hui n’est qu’une destruction méthodique et préméditée de tous les acquis de la Tunisie depuis l’indépendance. Le président Saied a affiché une volonté claire de détruire, voire de de démolir tout ce qui a été bâti par l’Etat national et l’Etat de l’indépendance. Tout ce qui a été bâti par autrui doit être aboli..”, affirme Ahmed Idriss.
L’invité du programme Hdith Esse3a s’est interrogé dans ce contexte sur l’intention réelle du président Saied faisant allusion aux derniers décrets-lois récemment émis par le président Saied relatifs aux entreprises citoyennes, à la réconciliation pénale et à la lutte contre la spéculation.
Il a critiqué, dans ce sens, les dispositions du décret-loi réglementant les entreprises civiles qui permet aux habitants de gérer les terres coopératives. De ce fait, ce n’est plus l’administration ou encore l’Etat qui gère ces terres mais plutôt les habitants de la région en question. Une mesure qui pourrait rejaillir le feu des conflits et du tribalisme, qu’on croyait éteint.
“Rien n’indique que la Tunisie est un pays riche comme le prétend le président Saied. Même si on lui a usurpé les richesses et qu’on les récupère ensuite. Ces ressources seront assez insuffisantes pour améliorer la situation économique catastrophique du pays”, a-souligné notre invité.
Et de poursuivre qu’il faut inciter à l’investissement en instaurant un climat propice à la création de la richesse et attrayant pour attirer les investisseurs étrangers. Il faut également s’ouvrir sur les autres économies sans revenir à la colonisation. Ce qui nécessite un consensus entre les différentes parties.
Le président de l’Ecole politique de Tunis a poursuivi que nous sommes dans une impasse, nous ne pouvons ni avancer ni faire marche arrière, ajoutant que “la stabilité politique est notre seule planche de salut”.
Il reste que le président Saied ne croit pas que la création de la richesse et le travail représentent les priorités de l’heure et s’acharne pour changer le régime juridique et constitutionnel
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Written by: Islam Sassi
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